Lamanipulation d'une ex - Au nom de la vĂ©ritĂ© : Des moments qui dĂ©rapent, des accidents de la vie, des histoires secrĂštes qui encombrent le quotidien : chaque Ă©pisode suit les mĂ©saventures Par Yan de Kerorguen Avec la prolifĂ©ration des maĂźtres menteurs et autres moi » autocentrĂ©s qui se bousculent dans l’univers des rĂ©seaux sociaux et de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, une pathologie humaine s’affirme, de nature Ă  Ă©clairer les mĂ©canismes Ă  l’Ɠuvre dans le mensonge. Cette pathologie a pour nom la perversion narcissique. Experts en duplicitĂ©, ces manipulateurs qui sĂ©duisent insidieusement pour mieux dĂ©truire, constituent une figure courante qui aide Ă  mieux comprendre ce que mentir, post-vĂ©ritĂ©, et mentir vrai » veulent dire. La communication perverse est au service de cette stratĂ©gie. Elle est d’abord faite de fausses vĂ©ritĂ©s. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier
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 Par ses messages paradoxaux, doubles, obscurs, il le pervers bloque la communication et place sa victime dans l’impossibilitĂ© de fournir des rĂ©ponses appropriĂ©es, puisqu’elle ne peut comprendre la situation » explique Marie-France Hirigoyen. Ainsi, dans le monde Ă  l’envers de la perversion, la vĂ©ritĂ© devient un alĂ©a de la discussion. Le psychanalyste SavĂ©rio Tomasella La perversion » dĂ©finit la perversion comme une anti-relation. Dans ce monde sans autre, sans principes, le personnage central est le moi Ă©gotique, tournĂ© vers lui-mĂȘme, dont la vie s’organise autour de l’emprise et de la dĂ©prĂ©ciation d’autrui. Convaincu de dĂ©tenir la vĂ©ritĂ©, il refuse toute discussion. Le monde de la mĂ©diation et de la reprĂ©sentation politique connaĂźt de tels personnages suffisants, tour Ă  tour touchant de sincĂ©ritĂ© et qualifiĂ©s en fourberie, le verbe moqueur et la sympathie en bandouliĂšre, sĂ»r d’eux mais prĂȘts Ă  s’excuser pour leur imprudence, capable de retourner les situations en dĂ©faveur de la vĂ©ritĂ©. La figure impudique du pervers narcissique, se complait dans l’ambiguĂŻtĂ©, souligne Tomasella. Marie-France Hirigoyen montre Ă  travers ces quelques extraits in Le HarcĂšlement Moral ». Poche 2011 Ă  quel point le pervers narcissique, expert en jeux de mensonge et de vĂ©ritĂ©, nous est si dĂ©sagrĂ©ablement familier. 
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Les pervers trouvent toujours un moyen d’avoir raison, d’autant que la victime est dĂ©jĂ  dĂ©stabilisĂ©e et n’éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir Ă  la polĂ©mique. Le trouble induit chez la victime est la consĂ©quence de la confusion permanente entre la vĂ©ritĂ© et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction. C’est alors un mensonge au mĂ©pris de toute Ă©vidence. C’est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc l’autre. Quelle que soit l’énormitĂ© du mensonge, le pervers s’y accroche et finit par convaincre l’autre. VĂ©ritĂ© ou mensonge, cela importe peu pour les pervers ce qui est vrai est ce qu’ils disent dans l’instant. Ces falsifications de la vĂ©ritĂ© sont parfois trĂšs proches d’une construction dĂ©lirante. Tout message qui n’est pas formulĂ© explicitement, mĂȘme s’il transparaĂźt, ne doit pas ĂȘtre pris en compte par l’interlocuteur. Puisqu’il n’y a pas de trace objective, cela n’existe pas. Le mensonge correspond simplement Ă  un besoin d’ignorer ce qui va Ă  l’encontre de son intĂ©rĂȘt narcissique. C’est ainsi que l’on voit les pervers entourer leur histoire d’un grand mystĂšre qui induit une croyance chez l’autre sans que rien n’ait Ă©tĂ© dit cacher pour montrer sans dire. » Le paranoĂŻaque et la vision complotiste Une des manifestations de la crise de la vĂ©ritĂ© connait une criante extravagance dans la thĂ©orie du complot dont l’essentiel tient en trois mots on nous ment ». Le on » Ă©tant tour Ă  tour, selon l’idĂ©ologie de celui qui l’énonce, le juif, le franc-maçon, le systĂšme, les services secrets, mais aussi le musulman, le banquier, l’intellectuel de gauche. Les phĂ©nomĂšnes qui intĂ©ressent les adeptes de la thĂ©orie du complot sont toujours choisis dans le but de jeter le soupçon sur des catĂ©gories particuliĂšres. Cette vision conspirationniste est historiquement une valeur des droites. Elle est une forme de pathologie. Les attentats terroristes de l’annĂ©e 2015 ont placĂ© le projecteur sur un phĂ©nomĂšne des plus inquiĂ©tants l’existence d’un vĂ©ritable courant d’opinion en faveur des thĂ©ories du complot. Qui sont les adeptes du complotisme ? Quelle est la nature et l’influence de ce courant ? C’est ce qu’a voulu savoir la Fondation Jean-JaurĂšs et Conspiracy Watch dans une Ă©tude diligentĂ©e par l’IFOP permettant d’estimer la pĂ©nĂ©tration du complotisme dans la sociĂ©tĂ©. La plupart des grandes thĂ©ories du complot en vogue ont Ă©tĂ© soumis Ă  l’échantillon les vaccins, le sida, l’État islamique, les sociĂ©tĂ©s secrĂštes, le nouvel ordre mondial », l’usage d’armes climatiques, l’assassinat du prĂ©sident Kennedy, la Terre plate » ou encore le premier pas de l’homme sur la Lune. L’étude met en Ă©vidence plusieurs points dĂ©routant pour les consciences Ă©clairĂ©s pas moins de quatre Français sur cinq croit dans le complotisme, la plupart des thĂ©ories vĂ©hiculĂ©s par les rĂ©seaux sociaux recueillant des niveaux d’approbation prĂ©occupants, en particulier parmi les jeunes gĂ©nĂ©rations que dirigeants politiques, chercheurs, universitaires et professionnels de l’information ont commencĂ© Ă  faire publiquement part de leur prĂ©occupations. Un jeune Français sur cinq adhĂ©rerait Ă  des thĂ©ories complotistes. Les jeunes sont trĂšs friands de ces raisonnements obscurs, Ă©tant peu satisfaits pour ne pas dire frustrĂ©s des explications donnĂ©es par les mĂ©dias qu’ils jugent insuffisantes, voire trompeuses, face aux Ă©vĂ©nements. La thĂ©ologie du complot prĂ©sente des travers pathologiques que l’on trouve dans la paranoĂŻa, Ă  savoir la tendance Ă©prouvĂ©e par certains sujets contemporains Ă  voir derriĂšre chaque Ă©vĂšnement un grand complot invisible, ourdi en secret par des forces cachĂ©es, manipulant le monde afin de poursuivre leur nĂ©faste entreprise. On parle aussi chez certaines personnes de dĂ©lire de persĂ©cution. D’aprĂšs le philosophe Karl Popper, le complotisme est l’opinion selon laquelle l’explication d’un phĂ©nomĂšne social consiste en la dĂ©couverte des hommes ou des groupes qui ont intĂ©rĂȘt Ă  ce qu’un phĂ©nomĂšne se produise parfois il s’agit d’un intĂ©rĂȘt cachĂ© qui doit ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© au prĂ©alable et qui ont planifiĂ© et conspirĂ© pour qu’il se produise » in Conspiracy Theory of Society. Complotisme et paranoĂŻa sont unis dans les mĂȘmes certitudes. Un seul axiome fait leur fortune “il n’y a pas de fumĂ©e sans feu”. Pour le paranoĂŻaque ou pour celui qui est atteint de la mentalitĂ© complotiste, un accident n’est pas un accident, c’est le rĂ©sultat d’une volontĂ© maligne ou hostile. Le paranoĂŻaque ne doute jamais il est certain. Par exemple la Shoah n’a jamais existĂ©, c’est une fiction. Pour lui, pas de mystĂšre, aucune Ă©nigme. Le chĂŽmage, le terrorisme, la guerre, la pauvretĂ©, le Sida ont une cause unique, l’action d’une puissance occulte, d’un ennemi intĂ©rieur ou extĂ©rieur, une manƓuvre souterraine, une intervention satanique. Au nom de la vĂ©ritĂ©, il profĂšre les plus absurdes des mensonges. Les grands prĂȘtres de la thĂ©ologie du complot sont convaincus de faire preuve de clairvoyance. Mais les complotistes savent-ils qu’ils mentent ? Les mythomanes finissent toujours par ĂȘtre sincĂšres Ă  force de s’incorporer le mensonge » indique Dorian Astor in article Diakritik. Hiver 2017. Plus le mensonge est Ă©norme, plus on est tentĂ© d’y croire et plus il est difficile Ă  remettre en question, car il semble incroyable. Plus la parole est brute, plus elle semble persuasive. Plus les contrevĂ©ritĂ©s sont rĂ©pĂ©tĂ©es, plus elles finissent par ressembler Ă  la vĂ©ritĂ©. Le faux prend l’apparence du vrai. VoilĂ  comment peut s’expliquer le succĂšs actuel du mythe du Grand invisible vĂ©hiculĂ© par les conspirationnistes et leurs thĂ©ories fumeuses. Le processus est toujours le mĂȘme diffuser des explications fantasmagoriques et improbables concernant des Ă©vĂ©nements rĂ©els, en s’appuyant sur des dĂ©lires pseudo scientifiques paranoĂŻaques, hermĂ©tiques Ă  la contradiction. Sur les rĂ©seaux, il est impossible d’avoir un dĂ©bat contradictoire. La contradiction est noyĂ©e dans le trop plein d’informations. Incapables de faire la dĂ©monstration rigoureuse de ce qu’ils prĂ©tendent, les complotistes n’hĂ©sitent pas Ă  user de la dĂ©sinformation et du mensonge pour Ă©tayer leur certitude que tout ce que vous racontent les mĂ©dias ou les politiciens est fait pour cacher la vĂ©ritĂ©. Les rĂ©seaux sociaux constituent aujourd’hui le principal vecteur de diffusion du discours conspirationniste. Ainsi s’amoncellent sur les sites en ligne conspirationnistes, intoxicateurs et dĂ©sinformateurs en tous genres. Pour les adeptes de la thĂ©ologie du complot auxquels sont liĂ©s les nĂ©gationnistes, rĂ©visionnistes, nihilistes et autres avatars, rien n’est un hasard. Le rejet de l’autre, le thĂšme de l’ennemi de l’intĂ©rieur, la trahison des Ă©lites, l’imaginaire de la 5Ăšme colonne connaissent une fortune depuis quelques annĂ©es. L’attentat contre Charlie Hebdo est une manigance des medias contre l’Islam, l’alunissage d’Apollo 11 Ă©tait une mise en scĂšne, les attentats contre les Tours jumelles de New York ont Ă©tĂ© orchestrĂ©s par le gouvernement amĂ©ricain, Barrack Obama est un musulman
 Les complotistes voient des coups montĂ©s partout. Le plus insensĂ© est celui relevĂ© par la revue Sciences humaines 9 janvier 2017. ThĂ©ories du complot notre sociĂ©tĂ© est-elle devenue parano ? Claudie Bert Le trajet empruntĂ© par les frĂšres Kouachi dans les rues de Paris reproduirait les frontiĂšres de l’État israĂ©lien ». Pour les conspirationnistes, il y a lĂ  l’évidente et authentique signature d’un complot juif ». La nĂ©gation de l’autre De prime abord, le complotisme part d’une intention qui pourrait ĂȘtre sage le refus d’ĂȘtre dupe. Seulement voilĂ . Voir des complots partout n’a rien de l’esprit critique auquel on aspire quand on veut faire la vĂ©ritĂ©. L’obsession ne conduit pas Ă  la raison mais au fanatisme. Bien sĂ»r, les complots rĂ©els existent. “Je ne comprend pas pourquoi il y a tant de gens qui passent tant de temps sur internet Ă  Ă©chafauder des thĂ©ories du complot, largement fictives, alors qu’il y a tant de complots reels,” soulignait avec une grande ironie Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks. Mais chez les complotistes, tout est complot, rien que du complot, seulement du complot. Tout ce qui arrive est forcĂ©ment le produit d’une force obscure. Le hasard, l’évidence des faits, l’erreur humaine, n’ont pas de valeur. Convaincu qu’on le trompe, le paranoĂŻaque se mĂ©fie de tout ce qui ne colle pas avec son mode de perception. PersuadĂ© que la vĂ©ritĂ© est toujours cachĂ©e, il a rĂ©ponse Ă  tout. Pour lui, toute critique mettant en cause la thĂ©orie du complot est soupçonnĂ©e d’avoir un lien avec le complot lui-mĂȘme. Le contradicteur est vite renvoyĂ© Ă  son illĂ©gitimitĂ©, supposĂ© ĂȘtre manipulĂ© voire accusĂ© d’ĂȘtre prenante du complot. La logique des conspirationnistes semble implacable. Autrement dit, il est impossible de prouver que les thĂ©ories avancĂ©es sont fausses. Plus on dĂ©nonce la thĂ©orie du complot, plus on apporte du grain Ă  moudre aux complotistes qui trouvent lĂ  autant de raisons Ă  voir confortĂ©es leurs certitudes. Bref, la thĂ©orie du complot est la solution simple mais Ă©laborĂ©e qu’a trouvĂ© le parano pour se sauver d’un monde aux mains des puissances invisibles et recrĂ©er un univers, oĂč tout serait visible et clair. A travers ce dĂ©lire quasi cosmique, que dit l’obsessionnel du complot ? Il manifeste une Ă©motion triviale la peur de l’autre, de l’étranger, du rĂ©fugiĂ©. Comme l’identitaire dont nous avons soulignĂ© la radicalitĂ© xĂ©nophobe, le complotiste fait de l’autre le bouc Ă©missaire de tous les maux sociaux et Ă©conomiques. Le phĂ©nomĂšne se reproduit chaque fois qu’une crise se prĂ©sente. La thĂ©orie du complot est d’abord un systĂšme de dĂ©fense d’un individu face Ă  un systĂšme contre lequel il se bat et dans lequel il a perdu confiance. C’est toujours justement sur le fond de l’esprit critique, d’un impĂ©ratif de luciditĂ©, d’une exigence de vĂ©ritĂ© alternative, que se structurent les thĂ©ories du complot. En 1929, dans Malaise dans la Civilisation, Sigmund Freud voit, dans la haine du Juif qui se donne libre cours dans le monde oĂč rĂšgne l’idĂ©al aryen », un moyen de soulagement Ă©conomique », permettant aux populations de trouver une figure diabolique, coupable du mal, de la mĂ©chancetĂ© et de la cruautĂ© de la vie. Le Front National, fort de sa tradition pĂ©tainiste est coutumier du complotisme, dĂ©nonçant en boucle le systĂšme », la trahison des Ă©lites, l’ennemi prĂȘt Ă  nous envahir. Soulignant les limites cognitives de la rationalitĂ©, le sociologue GĂ©rald Bronner, spĂ©cialiste des croyances collectives, n’est pas Ă©tonnĂ© par l’attrait du complotisme chez de nombreux internautes. Le rĂ©gime de la connaissance que permet le progrĂšs de la science est un rĂ©gime exceptionnel, souligne-t-il. Celui de la croyance est notre rĂ©gime normal. Nous sommes des ĂȘtres de croyance ». Parce que dans le monde de la vitesse, la conscience est enfermĂ©e dans un prĂ©sent Ă©ternel, elle ne dispose qu’une faible capacitĂ© de mĂ©morisation et de traitement dialectique. La permĂ©abilitĂ© des esprits aux thĂšses conspirationnistes s’explique aussi par un sentiment d’abandon et d’échec qu’éprouvent nombre de jeunes qui ne croient plus aux promesses qu’on leur fait dans un monde oĂč ils ont le sentiment que tous les adultes mentent, les politiciens en premier. Ce qui explique l’abstentionnisme aux Ă©lections. Ainsi dĂ©ferlent sur le net et ailleurs des croyances complotistes que les Ă©lites intellectuelles et politiques dĂ©noncent et condamnent mais sans pour autant prendre le temps de les dĂ©finir et de les analyser rigoureusement et s’interroger sur leur signifiant politique et social. Une partie importante des jeunes est sensible Ă  la thĂ©orie du complot judĂ©o maçonnique, vĂ©hiculĂ©e entre autres par les fans de DieudonnĂ© qui jouent sur le registre de la culpabilitĂ© des anciens colons. Quand on les interroge, ils n’hĂ©sitent pas Ă  avancer que Charlie Hebdo l’a bien cherchĂ©. On n’insulte pas le prophĂšte ». Quant aux juifs, ils n’ont qu’à pas massacrer les Palestiniens ». Les juifs, ils l’ont bien cherchĂ© » dit cette jeune fille du 93 Ă  propos du massacre de l’hypercasher. Pleine de ressentiment et de jalousie, elle explique les juifs ont tout, les postes, les facilitĂ©s, les mĂ©dias. Nous les noirs, on n’a rien ». Tel est la terrible humeur, triviale et ruminĂ©e, qui se fait entendre parmi les non-Charlie. Cela tĂ©moigne d’une sorte de musulmanitude », une foi de façade, dont il est difficile d’évaluer la sincĂ©ritĂ© mais dont la virulence est manifeste. Cette attitude tĂ©moigne aussi d’un ressentiment dĂ©vastateur Ă  l’égard de jeunes qui ont rĂ©ussi » les beurettes » Ă©mancipĂ©es, les soldats et policiers de confession musulmane, les Ă©tudiants juifs. TrĂšs prĂ©occupante est la situation dans les quartiers, Ă  l’école, dans les Ă©tablissements pĂ©nitenciers ou la coupure entre les Charlie rĂ©publicains et les non-Charlie, communautaristes, est nette. Le fantasme complotiste, sert les causes les plus radicales comme celles du djihadisme. Parce qu’elle vĂ©hicule une part obscure et qu’elle fournit aux jeunes le sentiment valorisant d’ĂȘtre dans le secret des Dieux, d’ĂȘtre renseignĂ©, de connaĂźtre le dessous des cartes, la rhĂ©torique conspirationniste trouve sur Internet son meilleur alliĂ© pour diffuser une vision du monde simpliste, mystĂ©rieuse et mĂȘme dĂ©sirable. Dans 9 cas sur 10, les djihadistes et autres radicaux identitaires et fanatisĂ©s sont recrutĂ©s sur le net. Aux candidats au martyr, le djihad leur dit que la vie sur terre n’est faite que pour prĂ©parer la vie au paradis oĂč attendent les 72 vierges. Le martyr et la mort sont donc dĂ©sirables. On vit davantage quand on meurt. L’ignorance est un des chemins qui mĂšne au crime. La contre culture du web est un vecteur de cette ignorance. AprĂšs avoir cĂ©dĂ© Ă  la propagande de gourous ou pseudo Ă©mirs, ces fanatiques passent Ă  l’acte violent, par Ă©cran interposĂ©, dans la solitude nocturne de leur frustration. Ils veulent venger le prophĂšte mais la plupart n’ont pas lu une ligne du Coran. Pour combler le vide de leur ĂȘtre, ils se confectionnent un islam Ă  bon compte qu’ils trouvent sur le marchĂ© de la barbarie. La vengeance est Ă  leurs yeux lĂ©gitime. Une autre forme de raisonnement est de plus en plus utilisĂ©e dans la sociĂ©tĂ© de la post vĂ©ritĂ© l’inversion ou le renversement de la charge de la preuve, un procĂ©dĂ© utilisĂ© dans des raisonnements erronĂ©s. Par exemple, lorsqu’un individu soutient l’existence des Martiens et prĂ©tend que c’est vrai parce que personne n’a pu prouver qu’il est faux. C’est aux contradicteurs de montrer qu’il n’y a pas de Martiens. Prouvez-nous que nous avons tort ! » Ce tour de passe-passe, appelĂ© appel Ă  l’ignorance », est un procĂ©dĂ© couramment utilisĂ© par les nĂ©gationnistes. Ainsi, un parallĂšle peut ĂȘtre Ă©tabli entre le nĂ©gationisme qui nie l’existence du gĂ©nocide des juifs et la thĂ©ologie complotiste. Les deux thĂ©ories se rejoignent en cela qu’elles traitent de la manipulation. Mais Ă  la diffĂ©rence du complotisme qui relĂšve d’une croyance, le nĂ©gationnisme relĂšve lui d’une manipulation historique motivĂ©e par des considĂ©rations idĂ©ologiques et politiques. On connaĂźt depuis longtemps en France, ceux qui nient l’utilisation des chambres Ă  gaz ou qui tentent de minimiser la culpabilitĂ© du rĂ©gime nazi envers les juifs. Ils sont mĂȘme soutenus par une partie non nĂ©gligeable de la population française. Le nĂ©gationnisme asservit la pensĂ©e Ă  un motif irrationnel obscur et intĂ©riorise. Il trouve dans cet espace matiĂšre Ă  prospĂ©rer. La notion de systĂšme, d’establishment, de l’ensemble des gens en place qui contrĂŽlent l’ordre Ă©tabli et cherchent Ă  se maintenir ». Et les exemples abondent de rĂ©actions du mĂȘme type devant le dĂ©bat politique français vis-Ă -vis de l’extrĂȘme droite. C’est bien la parole de ceux ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© du systĂšme, qui est dĂ©sormais disqualifiĂ©e. Tout ce qui fut respectĂ© depuis la fin de la 2Ăšme guerre mondiale, la connaissance et la compĂ©tence, est dĂ©sormais rejetĂ© car suspectĂ© d’ĂȘtre une chimĂšre au service de ceux qui profitent seuls des richesses de notre monde. La post vĂ©ritĂ© nous fait revisiter des notions que nous pensions rĂ©volus, nous plongeant dans une obscuritĂ© dont la sociĂ©tĂ© de la transparence s’accommode assez bien. La menace que fait peser la post vĂ©ritĂ© n’est pas seulement l’essor des fausses nouvelles et la superstition mais aussi l’omniprĂ©sence du baratin dans la vie politique et mĂ©diatique, et surtout l’indiffĂ©rence des gens Ă  l’égard de la vĂ©ritĂ©, thĂšme dĂ©veloppĂ© par le philosophe amĂ©ricain Harry Frankfurt L’art de dire les conneries. 1985. L’extension du moi sur les rĂ©seaux sociaux s’est ainsi imposĂ© n’écoutant que sa propre ignorance, avec aplomb et suffisance. Comment rĂ©agir face Ă  un tel dĂ©ferlement ? Dans un livre rĂ©cent Total Bullshit. Au cƓur de la post vĂ©ritĂ©. PUF. 2018 Sebastian Dieguez invoque les forces de l’esprit L’imaginaire, la fiction et la raison ont des ressources propres largement suffisantes pour remettre cet ennemi commun Ă  sa juste place ». MariamaR. Njayou face Ă  la presse nationale et internationale le 19 janvier 2022 Ă  Douala. Face Ă  la presse nationale et internationale le 19 janvier 2022 Ă  Douala, la Fondatrice et Coordonnatrice de l’organisation Tomorrow Children, Mariama R. NJAYOU, par ailleurs Coordinatrice nationale de l’Observatoire des LibertĂ©s Publiques du Cameroun(OLPC), a
Les dĂ©bats autour de la publicitĂ© tendent actuellement Ă  Ă©viter la question de la manipulation pour se concentrer sur les produits promus, les impacts Ă©cologiques des dispositifs publicitaires ou l'agressivitĂ© de certaines formes de promotion. Pourtant, Ă  l'heure oĂč les possibilitĂ©s offertes par les Big Data » et le neuromarketing semblent de plus en plus menaçantes, la manipulation est un sujet particuliĂšrement sensible, qu'il s'agit d'apprĂ©hender avec nuances, en Ă©vitant le complotisme ou la glorification du libre arbitre. En effet, lorsque des publicitaires se dĂ©fendent de manipuler » les consommateurs, c'est au moyen d'une dĂ©finition trĂšs simplificatrice de la manipulation elle est dĂ©finie comme le fait de contraindre physiquement quelqu'un Ă  faire quelque chose. Cette dĂ©finition, qui revient Ă  l'Ă©tymologie du terme manipuler signifie mouvoir avec sa main, pousser, modeler, ne permet pas de rendre compte des formes plus subtiles d'influence des comportements auxquelles recourent aujourd’hui les publicitaires. Il importe donc de prĂ©ciser ce qu'on entend par ce terme de manipulation » et de chercher dans quelle mesure l'activitĂ© publicitaire en relĂšve. DĂ©finir la manipulation nous permettra de la distinguer d'autres formes d'influence, et ainsi d'avoir une grille d'analyse prĂ©cise pour dĂ©terminer les diffĂ©rents types de discours qu'utilise la rhĂ©torique publicitaire. Nous analyserons ensuite les techniques publicitaires, ainsi que leurs effets, qu'ils soient directs augmentation de la consommation ou indirects normalisation de la culture de la consommation, brouillage de la frontiĂšre entre vraies et fausses informations.... Qu'est-ce que la manipulation ? Philippe Breton, chercheur en communication au CNRS, la dĂ©finit dans son livre La Parole ManipulĂ©e comme privation de la libertĂ© de l'auditoire pour l'obliger, par une contrainte spĂ©cifique, Ă  partager une opinion ou Ă  adopter tel comportement »1. La manipulation dont nous parlons ici se distingue de la persuasion entendue comme stratĂ©gie rhĂ©torique entre personnes considĂ©rĂ©es comme Ă©gales. Selon Robert-Vincent Joule et Jean-LĂ©on Beauvois, deux psychologues sociaux ayant travaillĂ© sur les notions de manipulation et d'influence, la manipulation est caractĂ©risĂ©e par l'utilisation de techniques qui ne reposent pas sur l'activitĂ© argumentative, mais prĂ©supposent le recours Ă  une technologie comportementale dont le manipulĂ© n'a pas conscience »2. La manipulation mobilise une connaissance fine des mĂ©canismes cognitifs, aboutissant Ă  ce que certaines chercheurses en psychologie sociale appellent une soumission librement consentie » techniques utilisĂ©es auraient pour but de contourner les rĂ©sistances de l'auditoire, afin de rĂ©duire le plus possible [s]a libertĂ© [
] de discuter ou rĂ©sister Ă  ce qu'on lui propose. »4 C'est par l'utilisation de ces technologies comportementales que la manipulation se distingue de l'influence certes, la plupart des messages diffusĂ©s dans l'espace public sont des tentatives d'influencer les rĂ©cepteurrices, mais ces messages ne sont pas manipulatoires s'ils respectent la libertĂ© des rĂ©cepteurrices. Mais comment savoir si la libertĂ© de l’auditoire est respectĂ©e ou non ? C’est un problĂšme car, comme le remarquent Robert-Vincent Joule et Jean-LĂ©on Beauvois, un individu ne peut ĂȘtre efficacement manipulĂ© que s'il Ă©prouve un sentiment de libertĂ©. »5 La manipulation est un processus qui doit rester cachĂ©, la premiĂšre Ă©tape de toute manipulation consist[ant] justement Ă  faire croire Ă  son interlocuteur qu’il est libre. »6 En exploitant des biais cognitifs dont le ou la manipulĂ©e n'a pas forcĂ©ment conscience, elle contourne ainsi ses rĂ©sistances, supposĂ©es ou rĂ©elles. Elle implique une relation asymĂ©trique entre la personne manipulatrice et la victime. Un exemple de technique manipulatoire classique citĂ© par Joule et Beauvois est le pied-dans-la-porte »7. Cette technique en deux Ă©tapes consiste Ă  obtenir un premier consentement peu coĂ»teux, qui prĂ©disposera la personne manipulĂ©e Ă  donner un deuxiĂšme consentement, plus coĂ»teux et qui est en fait celui qu'attendait lea manipulateurrice en premier lieu. Ainsi, si vous cherchez Ă  obtenir une faible somme d'argent d'une personne dans la rue, vous aurez quatre fois plus de chances de succĂšs en leur demandant d'abord l'heure8. Et ce n'est pas parce que leur personnalitĂ© ou leur caractĂšre les portent naturellement Ă  le faire, mais parce qu'ils ont Ă©tĂ© prĂ©alablement conduits Ă  accĂ©der Ă  une premiĂšre requĂȘte si peu coĂ»teuse qu'il n'est venu Ă  personne l'idĂ©e de la refuser »9 Ces techniques sont utilisĂ©es Ă  plus grande Ă©chelle. L'application gratuite » Candy Crush utilise le pied-dans-la-porte » pour inciter » les joueurses Ă  acheter des bonus. Candy Crush est un mini-jeu dont les premiers niveaux, d'abord faciles, puis un-peu-compliquĂ©s-mais-pas-trop », mettent au bout d'un moment les joueurses face Ă  une difficultĂ© devant laquelle ils et elles sont obligĂ©es, pour continuer Ă  jouer, d'acheter des bonus qui sont payants10. Ainsi, de nombreuses personnes, attrapĂ©es » hooked » par le mĂ©canisme de rĂ©compense du jeu, paient pour avoir ces bonus, chose qu'elles n'auraient peut-ĂȘtre pas faite si le jeu s'Ă©tait prĂ©sentĂ© dĂšs le dĂ©but comme payant. C'est le principe du jeu Pay to win Paie pour gagner », qui mobilise l'aversion Ă  la perte pour forcer le paiement »11. Les diffĂ©rentes techniques de manipulation Maintenir l'ambiguĂŻtĂ© entre persuasion et information À propos de la publicitĂ©, Philippe Breton s'oppose Ă  l'idĂ©e selon laquelle la publicitĂ© manipule par essence. »12 Selon lui, le discours publicitaire se positionne sur trois niveaux l'information, la persuasion, et la normalisation d'une culture de la consommation ». Sur quoi repose cette distinction ? Peut-il y avoir une information pure », sans persuasion ? Selon Anthony Galluzzo, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l'universitĂ© de Saint-Étienne, spĂ©cialisĂ© dans la culture de la consommation et son histoire, le principe originel » de la rĂ©clame du XIXe siĂšcle Ă©tait d'informer les potentielles clientes sur un produit qui pouvait les intĂ©resser, et de les guider dans un processus d'achat. Ainsi, jusqu'Ă  la fin du XIXe siĂšcle, la publicitĂ©, telle que nous la pensons aujourd'hui, n'existe quasiment pas. On observe dans la presse des annonces, des textes dĂ©crivant physiquement un produit, et indiquant son prix et sa disponibilitĂ©. Lorsque ces annonces dĂ©ploient un argumentaire, celui-ci est descriptif et technique, centrĂ© sur l'objet mĂȘme. »13 Les publicitaires d'aujourd'hui rĂ©pĂštent que leurs crĂ©ations ne font rien de plus qu'informer14. Or, en analysant les contenus des publicitĂ©s, on constate que la dimension informative est trĂšs faible. Des recherches ont essayé de quantifier combien d’éléments d’information économique et de signaux persuasifs sont contenus dans les publicités. Elles indiquent que presque 90% des messages publicitaires aux USA, en particulier à la télévision, ne contiennent aucune information. »15 En France, on peut noter que de plus en plus de campagnes publicitaires en extĂ©rieur ne contiennent elles non plus aucune information, voire aucun message. Pas mĂȘme le nom du produit ou de l’enseigne qui le vend. publicitĂ© pour McDonald's 2018, affichĂ©e en extĂ©rieur Pour Philippe Breton, la dimension manipulatrice dans la publicitĂ© tiendrait prĂ©cisĂ©ment Ă  ce dĂ©faut d'information il y a des publicitĂ©s qui informent, et d'autres qui manipulent. Peu de publicitĂ©s sont dans la zone grise » entre manipulation et information. L'exemple le plus Ă©vident d'une publicitĂ© manipulatrice Ă©tant l'association d'une marque ou d’un produit Ă  un stimulus positif qui n'a finalement rien Ă  voir avec le produit. Cela arrive trĂšs souvent avec des corps, notamment des corps de femmes. Le lĂ©gislateur gagnerait Ă  se servir de ce critĂšre et Ă  dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment ce qui relĂšve d'une information et ce qui n'en est pas16. PublicitĂ© pour le soda Orangina. Ici on associe des animaux sexualisĂ©s avec une boisson gazeuse, sans qu'il n'existe aucun rapport entre les deux. Ne pas donner d'information sur un produit permet de lier une marque ou un produit Ă  des valeurs, des modĂšles, des personnalitĂ©s ou des styles de vie » lifestyles », et par lĂ  de lui crĂ©er une forme d'identitĂ©. Le rĂŽle de la publicitĂ© n'[est] plus d'annoncer l'existence du produit, mais d'Ă©laborer une image autour de la version d'une marque particuliĂšre »17. C'est ce qu'on appelle le branding », ou storytelling », procĂ©dĂ© permettant de donner une image particuliĂšre Ă  la marque ou au produit vendu, et ainsi le distinguer de ses concurrents. Les consommateurrices qui se retrouveront dans ces valeurs auront ainsi plus de probabilitĂ©s d'ĂȘtre fidĂ©lisĂ©es Ă  la marque. Les potentielles clientes s'identifiant Ă  cette marque ou Ă  une autre auront ainsi tendance Ă  acheter d'autres produits de la mĂȘme marque, y projetteront des affects et s'opposeront Ă  d’autres marques concurrentes alors mĂȘme qu'elles sont parfois possĂ©dĂ©es par un seul et mĂȘme groupe financier18. Les choix de consommation deviennent ainsi constitutifs de l'identitĂ©. C'est encore un exemple de technique manipulatoire, car l'association entre ces lifestyles et le produit n'existent que par l'action des communicantes. L'utilisation des biais cognitifs La manipulation dans le discours publicitaire peut prendre diffĂ©rentes formes mais repose toujours, comme nous l'avons vu, sur l'utilisation de techniques comportementales. Ces techniques de fabrication du consentement »19 reposent sur l'exploitation de connaissances approfondies sur la maniĂšre dont se prennent les dĂ©cisions, et font donc appel Ă  des notions de psychologie, sociologie et neurosciences. La condition sine qua non de l'efficacitĂ© des mĂ©canismes associant un produit ou une marque Ă  des valeurs est la rĂ©pĂ©tition. Mehdi Khamassi, chercheur en sciences cognitives au CNRS, explique que celle-ci active des biais cognitifs. Les plus connus sont les rĂ©flexes pavloviens, mais ils ne reprĂ©sentent qu'une petite partie de tous ces biais dont on ne peut pas se dĂ©faire, comme par exemple l'effet de simple exposition »20, Ă  la base du matraquage publicitaire. Lorsque l'on est exposĂ©e Ă  un stimulus plus d'une quinzaine de fois, celui-ci nous semble plus familier, et nous sommes alors plus favorablement disposĂ©es Ă  son Ă©gard. Les chercheurses en psychologie sociale insistent d'ailleurs sur l'importance de la familiaritĂ© en tant que telle. »21 Actuellement, nous sommes exposĂ©es en moyenne Ă  plus de 15 000 stimuli commerciaux par jour incluant les logos22. Quiconque en a les moyens peut donc, en utilisant le systĂšme publicitaire, familiariser toute une population Ă  un produit, une marque, une idĂ©e ou mĂȘme une personnalitĂ©. La technique sera encore plus efficace si la personne n'a mĂȘme pas conscience de recevoir un message commercial. C'est sur ce principe que reposent les images subliminales, qui n'ont d'ailleurs Ă©tĂ© que trĂšs peu utilisĂ©es par l'industrie publicitaire car rapidement interdites. Mais d'autres techniques existent et sont autorisĂ©es, tout aussi efficaces selon les chercheurses en psychologie le liminal auquel on ne porte aucune attention peut avoir les mĂȘmes effets »23. Le placement de produit en est un exemple trĂšs connu et mĂȘme socialement acceptĂ© cela consiste Ă  placer » la marque d'un produit, ou un produit dont la marque est apparente, ou Ă©vidente, dans un contexte non publicitaire. Ce contexte peut ĂȘtre mĂ©diatique, culturel, ludique, etc. un film donc, mais aussi un reportage, une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, un roman[24], un jeu vidĂ©o, une chanson et mĂȘme... un tableau. »25 Cette technique permet de toucher des audiences importantes, mais aussi et surtout de passer outre les mĂ©canismes conscients de dĂ©fense. Ainsi, mĂȘme quand on ne les remarque pas, ces publicitĂ©s ont une influence sur notre perception du produit ou de la marque, et ce jusqu'Ă  plusieurs semaines aprĂšs perception du message. Les psychologues dĂ©crivent cela comme un transfert de la positivitĂ© du contexte scĂšne, situation, visages, etc. sur la marque ou sur le produit qui s'y trouve, apparemment par hasard. »26 Au niveau lĂ©gislatif, le placement de produit est encadrĂ© pour les Ă©missions de tĂ©lĂ©vision et les vidĂ©oclips, mais pas pour les films de cinĂ©ma ni les autres mĂ©dias. L'arrivĂ©e des Big Data » permet une connaissance encore plus fine de notre psychologie et donc une exploitation encore plus efficace de nos biais cognitifs. À partir de nos dĂ©placements gĂ©olocalisĂ©s, de notre navigation sur Internet, de nos centres d'intĂ©rĂȘt sur Twitter ou de nos likes » Facebook, des algorithmes en dĂ©duisent sur des bases statistiques nos opinions politiques, nos prĂ©fĂ©rences d'achat... sans mĂȘme que nous en soyons conscientes. L'analyse de nos comportements passĂ©s permet ainsi de prĂ©dire les comportements futurs, et surtout de les influencer. C'est ce que les chercheurses Antoinette Rouvroy et Thomas Berns ont appelĂ© la gouvernementalitĂ© algorithmique, c'est-Ă -dire la rĂ©colte, l'agrĂ©gation et l'analyse automatisĂ©e de donnĂ©es en quantitĂ©s massives, de maniĂšre Ă  modĂ©liser, anticiper et affecter par avance les comportements possibles »27. Les publicitaires se sont immĂ©diatement ruĂ©s sur les nouvelles possibilitĂ©s offertes par ces technologies, en crĂ©ant de nouvelles techniques manipulatoires, comme le smart marketing », marketing individualisĂ© », ou encore le dynamic pricing », c'est-Ă -dire l'adaptation des prix en temps rĂ©el Ă  l'offre et la demande. L'objectif n'est pas tant d'adapter l'offre aux dĂ©sirs spontanĂ©s pour peu qu'une telle chose existe des individus, mais plutĂŽt d'adapter les dĂ©sirs des individus Ă  l'offre, en adaptant les stratĂ©gies de vente la maniĂšre de prĂ©senter le produit, d'en fixer le prix... au profil de chacun. » Un exemple de dynamic pricing vous regardez un billet de train, et quand vous y retournez, quelques heures ou mĂȘme quelques minutes plus tard, le prix du billet a augmentĂ©. Le but est de crĂ©er un sentiment d'urgence, et d'ainsi susciter l'acte d'achat, sur le mode de la rĂ©ponse-rĂ©flexe Ă  un stimulus d'alerte court-circuitant la rĂ©flexivitĂ© individuelle et la formation du dĂ©sir singulier. »28 La mĂȘme rĂ©action Ă  l'urgence est exploitĂ©e lors de grandes opĂ©rations marketing comme le Black Friday » ou les soldes l'usage de prix de rĂ©fĂ©rence artificiellement gonflĂ©s permet de mettre en scĂšne des "dĂ©marques" importantes, mais disponibles seulement pendant 24h, et ainsi d'accĂ©lĂ©rer la dĂ©cision d'achat. Comme le rappelle Mehdi Khamassi, ces biais cognitifs29 sont dus au fonctionnement mĂȘme de notre cerveau. Il est bien sĂ»r possible, en faisant des efforts, de s'en prĂ©munir, mais il est impossible d'avoir une vigilance de chaque instant, surtout lorsqu'on voit l'asymĂ©trie entre les moyens dĂ©ployĂ©s par l'industrie publicitaire 1500 Milliards de dollars de budget de communication mondial en 201930, 530 milliards juste pour la publicitĂ© et le manque de formation des individus Ă  dĂ©crypter les discours manipulateurs et donc Ă  s'en prĂ©munir31. Les effets de la manipulation ...Mais la manipulation, ça marche ? Ces diffĂ©rents exemples peuvent laisser l'impression que la publicitĂ© est toute-puissante. Cependant, une telle conclusion demande Ă  ĂȘtre nuancĂ©e. En effet, les rĂ©sultats scientifiques prĂ©sentĂ©s plus haut sont thĂ©oriques, et ne prennent pas en compte le contexte de rĂ©ception32. Les techniques manipulatoires utilisĂ©es par la publicitĂ© et le marketing, bien que puissantes, s'inscrivent dans un Ă©ventail d'autres facteurs d'influence incontrĂŽlables, notamment la socialisation des consommateurrices et les idĂ©es ou habitudes ancrĂ©es dans leur culture. Anthony Galluzzo insiste sur le fait que lorsqu'un produit se vend bien, c'est souvent grĂące Ă  d'autres variables du mix marketing, peu discutĂ©es car moins perceptibles ; le rapport de forces avec les distributeurs, qui conditionne la valorisation du produit dans les linĂ©aires, l'importance et l'efficacitĂ© de la force de vente, les techniques de promotion, la planification des ventes, l'innovation produit, la politique de prix, le packaging...33 Les dĂ©fenseurs de la publicitĂ© insistent d'ailleurs sur le taux d'Ă©chec particuliĂšrement Ă©levĂ© des nouveaux produits qui sont rĂ©guliĂšrement lancĂ©s sur le marchĂ©. »34 Galluzzo critique d'ailleurs les mythes de manipulateurs omnipotents que se sont construits des personnages comme Edward Bernays, dont l'image publique de scientifique tout-puissant rĂ©sultait largement des discours que ce dernier produisait sur lui-mĂȘme, dans le souci de vendre ses services aux industriels Ă©tats-uniens. Cette image s'est en fait fondĂ©e sur l'accaparement de changements sociĂ©taux dĂ©jĂ  en cours. Lorsque les documentaires retracent ses rĂ©alisations faire fumer les femmes, inventer la tradition du breakfast Ă©tats-unien... ils ont en fait pour source quasi-unique... la bibliographie de Bernays. Bernays et d'autres experts en relations publiques », Ă©taient des consultants se mettre en scĂšne tels des oracles surpuissants leur permettait de faire grossir leur carnet de commandes »35. Ainsi, il est nĂ©cessaire de ne pas caricaturer la manipulation, par une approche mĂ©caniste de la production de dĂ©sirs une publicitĂ© faisant naĂźtre un dĂ©sir, qui engendre un acte d’achat. La rĂ©alitĂ© est plus complexe, car le consumĂ©risme est une culture dans laquelle nous baignons en permanence, et qui nous influence bien au-delĂ  du dĂ©sir ou de l’achat. Les consĂ©quences des techniques manipulatoires ne se limitent pas, comme nous allons le voir, Ă  cette question binaire est-ce que la manipulation a marchĂ© ? » La manipulation a d'autres effets, indirects, qu'il est nĂ©cessaire d'analyser. La promotion omniprĂ©sente d'une culture de consommation » À ces deux premiers niveaux de discours que sont l'information et la persuasion, il faut en ajouter un troisiĂšme le rĂŽle de banalisation et de naturalisation de la sociĂ©tĂ© de consommation. Chaque publicitĂ©, en plus d'informer et/ou de tenter d'influencer le processus d'achat, s'inscrit dans un ensemble d'autres publicitĂ©s allant toutes dans le mĂȘme sens, prĂ©sentant les mĂȘmes sujets, les mĂȘmes thĂšmes, et venant finalement Ă  former un discours cohĂ©rent de valorisation de la consommation, omniprĂ©sent dans la sociĂ©tĂ©. Par les sujets mis en scĂšne les loisirs et l'extrĂȘme richesse » et par ceux qu'au contraire elle invisibilise les vieux objets, le monde de la production et du travail », la publicitĂ© sĂ©lectionne des comportements, attitudes et valeurs favorables Ă  l'intĂ©rĂȘt marchand », et crĂ©e un imaginaire ni rĂ©aliste ni tout Ă  fait fictionnel, sans fractures ni aspĂ©ritĂ©s, qui idĂ©alise le consommateur et cĂ©lĂšbre le confort matĂ©riel d'une vaste middle-class, qui s'impose Ă  la totalitĂ© de l'espace social »36. C’est ce que Michael Schudson appelle le rĂ©alisme capitaliste »37. Ainsi, indĂ©pendamment de la rĂ©ussite ou non d'une campagne publicitaire, cette derniĂšre contribuera un peu plus Ă  implanter et normaliser la culture de la consommation ». La publicitĂ©, en tant qu'outil employable par une entreprise pour Ă©couler ses produits sur un marchĂ©, est potentiellement inopĂ©rante. [...] Cela n'implique pas, cependant, l'impuissance du discours marchand Ă  l'Ă©chelle collective et idĂ©ologique. La force du discours publicitaire rĂ©side dans ses effets cumulatifs et normatifs. La publicitĂ© ou, plus largement, le discours mĂ©diatico-marchand peuvent ĂȘtre dĂ©finis comme un corps de doctrine », l'expression d'une façon de concevoir les valeurs de l'existence et les catĂ©gories de l' Qu'elle fasse augmenter ou non les ventes d'un produit, chaque publicitĂ© participe de la normalisation du consumĂ©risme. Ce message rĂ©pĂ©tĂ© relĂšve, comme nous l'avons vu plus haut, de techniques manipulatoires omniprĂ©sent Ă  tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©, il se diffuse sans mĂȘme ĂȘtre identifiĂ© comme tel, passant plutĂŽt comme une composante naturelle » de la sociĂ©tĂ©. Ainsi, ce discours-monopole » impose son agenda, fait et dĂ©fait les modes, et naturalise la consommation comme composante innĂ©e de la sociĂ©tĂ© et fondement du bonheur individuel. Il crĂ©e donc Ă  proprement parler une image du rĂ©el qui a l'air d'ĂȘtre le rĂ©el »39, ce qui est pour Philippe Breton l'essence mĂȘme de la manipulation. En plus d’ĂȘtre omniprĂ©sente, cette culture de la consommation se nie comme manipulation. On le remarque Ă  l'omniprĂ©sence d'un discours vantant la libertĂ© dans le discours publicitaire. Ce discours a notamment Ă©tĂ© analysĂ© par Jean-LĂ©on Beauvois dans l'essai Les illusions libĂ©rales, individualisme et pouvoir social40 oĂč il constate l'omniprĂ©sence des injonctions Ă  la libertĂ© dans la sociĂ©tĂ© capitaliste, et les rapproche de ce concept de soumission librement consentie » dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© dans d'autres ouvrages. Ainsi, cette injonction constante dans les slogans renforcerait le sentiment de libertĂ© » chez les citoyennes/consommateurrices, les rendant plus permĂ©ables aux techniques manipulatoires des publicitaires. Cet appel constant au libre arbitre et Ă  la libertĂ© des consommateurrices revient aussi dans les discours officiels de l'industrie publicitaire, dĂ©clarations paradoxales venant d'une industrie qui utilise Ă  grande Ă©chelle les savoirs et techniques qui reposent sur la nĂ©gation de ce concept41. Ainsi, on lit dans une tribune rĂ©digĂ©e par un publicitaire que Le rĂ©cepteur n’est pas cet ĂȘtre incapable de discernement, et qui doit ĂȘtre protĂ©gĂ© ». Le consommateur, ce n’est pas l’autre, ce n’est pas un imbĂ©cile manipulable Ă  merci le consommateur, c’est soi-mĂȘme. 
 Jamais n’est Ă©voquĂ©e une Ă©ventuelle intelligence du rĂ©cepteur. Et si par hasard ce consommateur savait ce qu’il fait ?42 L'impact des discours manipulatoires sur la sociĂ©tĂ© Selon Philippe Breton, mĂȘme si la manipulation ne fonctionnait pas, mĂȘme si les citoyennes n'acceptaient pas la culture de la consommation » vĂ©hiculĂ©e par la publicitĂ©, l'omniprĂ©sence des discours manipulĂ©s dans la sphĂšre publique serait tout de mĂȘme problĂ©matique pour la dĂ©mocratie, car elle crĂ©e un climat de mĂ©fiance, un doute constant envers la parole publique. Cette mĂ©fiance pose problĂšme car, dans un rĂ©gime dĂ©mocratique, l'action politique, dans la mesure oĂč elle ne participe pas de la violence, s'exerce gĂ©nĂ©ralement au moyen du langage. »43 Si la parole publique perd sa lĂ©gitimitĂ©, c'est donc la possibilitĂ© mĂȘme du dĂ©bat dĂ©mocratique qui disparaĂźt. La philosophe Hannah Arendt dans toute son Ɠuvre, soulignait dĂ©jĂ  l'importance que prenaient le mensonge public et la manipulation dans le glissement d'une dĂ©mocratie vers des formes d'oligarchie voire de totalitarisme, analyse qu'elle rĂ©sume dans une interview de 1974 Quand tout le monde vous ment en permanence, le rĂ©sultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privĂ© non seulement de sa capacitĂ© d'agir, mais aussi de sa capacitĂ© de penser et de juger44. Elle avait aussi dĂ©veloppĂ© cette idĂ©e dans son article VĂ©ritĂ© et Politique »45. Partant du postulat de James Madison que tous les gouvernements du monde reposent sur l'opinion »46 et que les faits sont la matiĂšre des opinions », elle en dĂ©duisait que la libertĂ© d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie, et si ce ne sont pas les faits eux-mĂȘmes qui font l'objet du dĂ©bat. »47 Le dĂ©bat permet de se mettre Ă  la place de l'autre, d'entendre ses arguments, son vĂ©cu, et d'accĂ©der Ă  ce qu'Arendt appelle une mentalitĂ© Ă©largie », c'est-Ă -dire une opinion prenant en compte d'autres opinions, d'autres visions du monde. En effet pour elle, la qualitĂ© mĂȘme d'une opinion, aussi bien que d'un jugement, dĂ©pend de son degrĂ© d'impartialitĂ©. »48 Son analyse semble encore aujourd'hui trĂšs pertinente lorsqu'on voit que la fabrique du doute » est une des stratĂ©gies centrales de certaines grandes entreprises pour retarder ou annuler des lois contraignant la vente de leurs produits49. Certaines marques alimentent voire crĂ©ent des controverses scientifiques afin de continuer Ă  vendre des produits nocifs pour la santĂ© ou l'environnement tabac, fast-food, alcool, dĂ©sherbants...50. Ces multinationales montent des think tanks, des maisons d'Ă©ditions et des revues scientifiques51 afin de diffuser des Ă©tudes qui contredisent les Ă©tudes dĂ©jĂ  existantes, leur permettant de prolonger le plus longtemps possible la vente de produits nocifs tout en ayant l’air d’autoritĂ©s politique, c'est ce qu'on a pu voir notamment aux États-Unis avec l'utilisation par Donald Trump de faits alternatifs » alternative facts ou la gĂ©nĂ©ralisation des fake news sur Internet, et leur poids dans le dĂ©bat public. En France, Eric Zemmour multiplie les interventions tĂ©lĂ©visĂ©es, avançant avec un air de conviction inĂ©branlable des chiffres inventĂ©s, rĂ©pĂ©tant Ă  l’envi des thĂšmes qui se diffusent dans la sociĂ©tĂ©, par simple habitude de les entendre. De fait, le problĂšme des techniques manipulatoires ne se limite pas Ă  la publicitĂ©. Les techniques manipulatoires que celle-ci utilise se sont transmises peu Ă  peu Ă  tous les espaces du domaine public, de la politique aux mĂ©dias en passant par l’Internet. En politique, les candidates ne peuvent plus se passer de leurs conseilleres en communication. Pour AgnĂšs Chauveau, maĂźtresse des confĂ©rences Ă  l'universitĂ© de Paris X-Nanterre, le marketing politique et l'influence des conseilleres en communication commencent en France en 1965, quand Jean Lecanuet, auparavant presque inconnu du grand public, reçoit 16% des suffrages exprimĂ©s Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Il avait menĂ© sa campagne en utilisant les techniques publicitaires de l'affichage et les spots tĂ©lĂ©visuels, suivant les conseils de l'agence Services et MĂ©thodes, dirigĂ©e par Michel Bongrand52. À partir de lĂ , les conseilleres en communication sont omniprĂ©sentes dans les campagnes, en France comme aux États-Unis. Les techniques de storytelling, de manipulation par le langage, ou de nudge »53, directement importĂ©es du monde de l'industrie, prennent toute la place dans la communication politique, faisant primer la personnalitĂ© des candidates sur leurs programmes et leur volontĂ© de les rĂ©aliser54. Que ces techniques fonctionnent ou non, elles ont contribuĂ© Ă  crĂ©er de nouvelles formes de reprĂ©sentation de la politique » crĂ©ations de plans mĂ©dias », langage simplifiĂ©, phrases courtes, goĂ»t de la formule, gestuelle policĂ©e », mise en avant du corps des candidates55. Le langage politique qui reposait auparavant sur un enchaĂźnement d'arguments devient celui de la publicitĂ©, des slogans. Comme le dĂ©crit avec cynisme Guy Durandin, enseignant-chercheur en psychologie sociale spĂ©cialisĂ© dans les questions de propagande et de publicitĂ©, les candidats [
] savent que s'ils parviennent au pouvoir, ils n'auront en rĂ©alitĂ© qu'une marge de manƓuvre limitĂ©e. Dans ces conditions, les programmes politiques sont, comme les produits, relativement peu diffĂ©rents les uns des autres. Sur quoi va alors se porter la diffĂ©renciation ? Sur la personnalitĂ© et l'image » du Les techniques manipulatoires mises au point par des publicitaires ont transformĂ© la communication politique, remplaçant le dĂ©bat public sur des choix politiques ou sociĂ©taux par des campagnes de communication centrĂ©es sur la personnalitĂ© ou le corps des candidates. Le problĂšme est d'autant plus grave que les mĂ©dias, canaux par lesquels les citoyennes devraient pouvoir s'informer, recourent Ă©galement Ă  des techniques manipulatoires. En effet, de nombreux mĂ©dias sont dĂ©pendants de la publicitĂ© pour leur Ă©quilibre financier. Or le choix pour un mĂ©dia d'ĂȘtre financĂ© par la publicitĂ© n'est pas neutre en acceptant ce modĂšle Ă©conomique, il passe d'un média qui cherche à vendre ses articles et informations à son public à un média qui cherche à vendre son public aux annonceurs57. Les mĂ©dias permettent aux communicantes, publicitaires ou non, d'intĂ©grer leurs messages au milieu d'articles ou de contenus d'information. De mĂȘme que dans le placement de produit, il y a un transfert de positivitĂ© »58 du mĂ©dia vers la marque ou le produit promu dans la publicitĂ©, la publicitĂ© va bĂ©nĂ©ficier d’un environnement non marchand qui transforme son message et rend sa nature publicitaire moins sensible. La plupart des mĂ©dias vont mĂȘme jusqu'Ă  intĂ©grer des contenus sponsorisĂ©s dans leur charte graphique. Cette technique nommĂ©e publicitĂ© native » native advertising » empĂȘche les lecteurrices de bien identifier le message comme publicitaire, et les rend donc plus facilement permĂ©ables Ă  ce message. On reconnaĂźt lĂ  encore la marque d'une technique manipulatoire. Une Ă©tude de l'universitĂ© de Stanford de 2016 montrait que 82% des 7804 Ă©tudiantes de l'universitĂ© ne faisaient pas la diffĂ©rence entre une information et un contenu sponsorisĂ© sur la page d'accueil du site La collusion va parfois plus loin les articles ne sont pas toujours Ă©crits par des journalistes, mais peuvent ĂȘtre des reprises directes de communiquĂ©s de l'industrie. Aux États-Unis, cela reprĂ©senterait de 40 Ă  70% de l'ensemble de l'information diffusĂ©e »60. En France, des mĂ©dias » en ligne comme MinuteBuzz ou Konbini ont pour unique but de crĂ©er des contenus dans lesquels vont s'intĂ©grer les messages publicitaires de leurs clients Orange finance la rubrique d’actualitĂ©s photographiques, la boisson gazeuse amĂ©ricaine subventionne la section Football Stories, d’ailleurs surtitrĂ©e Savoure le football pop avec Coca-Cola et Konbini ». La censure ne se cache pas. À propos de la Coupe du monde de football au Qatar, on voulait faire un article concernant les conditions de travail sur les chantiers, relate Basile, rĂ©dacteur pendant trois ans Ă  Konbini. La rĂ©dactrice en chef a refusĂ©, parce que Coca n’aurait pas acceptĂ© un tel De telles techniques permettent encore une fois de passer outre les dĂ©fenses conscientes du public et de donner de la crĂ©dibilitĂ© Ă  des informations qui n'en auraient pas si elles Ă©taient prĂ©sentĂ©es comme ce qu'elles sont des communiquĂ©s de marque. Elles posent surtout de graves problĂšmes de dĂ©mocratie, confirmant l'analyse d'Hannah Arendt et Philippe Breton. Qui croire, lorsque mĂȘme les mĂ©dias – supposĂ©s ĂȘtre, selon l'expression de Dominique Cardon, des gatekeepers », c'est-Ă -dire les autoritĂ©s lĂ©gitimes qui trient les vraies et fausses informations afin de donner une image la plus neutre possible du monde – sont en fait structurellement dĂ©pendants d'intĂ©rĂȘts financiers ? L'utilisation des techniques de manipulation dans la publicitĂ© est donc dangereuse en soi, c'est-Ă -dire indĂ©pendamment des messages promus. Ce parce qu'elle nous bombarde de messages qui ne sont ni vrais, ni faux, et font perdre toute pertinence Ă  ces notions pourtant indispensables Ă  la tenue d'un dĂ©bat. Ces analyses nous permettent d’établir une distinction entre message informatif et message manipulatoire en publicitĂ©. Un message publicitaire dont le contenu est informatif et qui ne se dissimule pas comme message publicitaire n'est pas manipulatoire. Cependant, ces messages sont trĂšs rares actuellement. Le systĂšme publicitaire actuel repose en effet sur l'utilisation massive de techniques qui sont indĂ©niablement manipulatoires, que ce soit dans le fond des messages aucune information, associations des produits Ă  des valeurs ou des stimuli qui n'ont rien Ă  voir avec le produit... ou dans la maniĂšre dont ceux-ci s'insĂšrent dans l'espace public rĂ©pĂ©tition des messages, intĂ©gration des publicitĂ©s dans des espaces non-publicitaires.... Ces techniques permettent de contourner le jugement et la perception des individus en exploitant leurs biais cognitifs. Le systĂšme publicitaire repose donc bien actuellement sur la manipulation pour exercer son influence. L'asymĂ©trie entre les budgets publicitaires colossaux et le manque d'Ă©ducation des citoyennes sur la communication et ses techniques nous rend vulnĂ©rables Ă  ces messages. De plus, l'imposition par la publicitĂ© de ces techniques dans toutes les sphĂšres de l'espace public espaces physiques dĂ©signĂ©s comme publicitaires, mais aussi mĂ©dias ou Internet62 a des effets sociĂ©taux importants, les rendant directement nocives pour l'environnement et la dĂ©mocratie. Au-delĂ  de la rĂ©ussite ou non de ces manipulations, la rĂ©pĂ©tition de messages poussant Ă  la consommation crĂ©e une normalisation et une survalorisation de celle-ci. MĂȘme une publicitĂ© pour un produit bio » ou Ă©thique » fait baigner les rĂ©cepteurrices du message dans une injonction perpĂ©tuelle Ă  consommer, et participe Ă  enrichir cette culture de consommation ». Le rĂ©sultat est que celle-ci passe pour naturelle et bonne en soi, indĂ©pendamment des produits promus. Or une surconsommation, mĂȘme de produits biologiques ou Ă©thiques, reste une menace pour la planĂšte. Enfin, en normalisant l'usage de ces techniques manipulatoires dans l'espace public, la publicitĂ© menace les conditions d'un vrai dĂ©bat dĂ©mocratique. Cette gĂ©nĂ©ralisation de la manipulation brouille la frontiĂšre entre vrai et faux dans l'esprit des citoyennes, et crĂ©e un doute permanent dans la parole publique. Ce doute empĂȘche le dĂ©bat car celui-ci ne peut plus reposer sur des faits, qui sont Ă  chaque fois mis en doute. Tout cela pose de graves problĂšmes, car le dĂ©bat est la condition mĂȘme d'un rĂ©gime dĂ©mocratique. Sans dĂ©bat, les dĂ©cisions politiques ne sont plus prises en fonction du bien commun, mais en fonction des relations de pouvoir dĂ©jĂ  existantes. La question de la manipulation dans la publicitĂ© touche donc Ă  la possibilitĂ© mĂȘme d'un rĂ©gime dĂ©mocratique, et est particuliĂšrement brĂ»lante dans ce moment d'urgence Ă©cologique et de fascisation de la droite française. À l'heure oĂč le monde de la publicitĂ©, critiquĂ© pour ses injonctions Ă  la surconsommation, prĂ©tend ĂȘtre le bras armĂ© de la transition Ă©cologique »63, il nous semble indispensable de crĂ©er un cadre lĂ©gal normatif et contraignant pour limiter le plus possible l'utilisation de ces techniques manipulatoires et reconnaĂźtre la libertĂ© de non- BRETON, La Parole ManipulĂ©e, 1997, La DĂ©couverte, p. 112Robert-Vincent JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit traitĂ© de manipulation Ă  l'usage des honnĂȘtes gens, Nouvelle version, 2014, Presses Universitaires de Grenoble, JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, La soumission librement consentie, 1998, Presses Universitaires de France4Philippe BRETON, La Parole ManipulĂ©e, op. cit., p. 245Robert-Vincent JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit traitĂ©, op. cit., p. 2916Philippe BRETON, La Parole ManipulĂ©e, op. JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit traitĂ©, op. B. HARRIS, The effects of performing one altruistic act on the likelihood another », Journal of Social Psychology, 88, p. 65-739Robert-Vincent JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, La soumission librement consentie, op. cit., FAVIER, Dopamine, Ă©pisode 3 Candy Crush », Arte 2019 MAUCO, Le marchĂ© des identitĂ©s virtuelles dans le jeu vidĂ©o », in La Revue Lacanienne, 2020/I n°21, p. 139 Ă  15112Interview de Philippe BRETON par Alexandre PICART, Il faut appeler à une moralisation de la publicité », Le Monde, 9 septembre 2004 GALUZZO, La Fabrique du consommateur, 2020, Ă©ditions Zones La DĂ©couverte, p. 17014On lit par exemple dans la tribune Avant d'interdire » Les entreprises travaillent Ă  des dispositifs d’information sur l’impact environnemental de leurs produits pour les rendre encore plus pertinents et fiables, et la publicitĂ© pourrait ĂȘtre un vecteur de diffusion trĂšs efficace de ces informations. » tribune publiĂ©e le 05/10/2020 par des professionnelles de la communication Mercedes ERRA, Franck GERVAIS, Laurent HABIB TURINO, chercheur à l’Université d’Alicante, Advertising and the Aggregate Economy a Critical View on the Available Evidence», conférence donnée au colloque SPIM De l’industrie publicitaire aux relations publiques, les outils d’influence des multinationales», 29-30 Mai 2018. Institut des sciences de la communication, Paris. Lien vers la vidéo de l’intervention de Philippe BRETON par Alexandre PICART, op. KLEIN, No Logo, La tyrannie des marques, Ă©dition augmentĂ©e, 2001, Actes Sud, p. 3318Ainsi, Axe et Dove, deux marques de dĂ©odorants des annĂ©es 1990-2000, se sont créées deux identitĂ©s opposĂ©es, Axe se vantant d'augmenter le pouvoir de sĂ©duction, la virilitĂ©, etc., pendant que Dove se construisait une image fĂ©ministe, valorisant tous les types de beautĂ©. Les deux Ă©taient possĂ©dĂ©es par le mĂȘme groupe, Unilever. cf. Naomi KLEIN, No Logo, op. CHOMSKY, Edward HERMAN, La fabrication du consentement. De la propagande mĂ©diatique en dĂ©mocratie, Marseille, Agone, 200820 JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit traitĂ© , op. cit. p. 27522Source et analyse dĂ©taillĂ©e des diffĂ©rentes mĂ©thodologies utilisĂ©es pour dĂ©finir la pression publicitaire JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit traitĂ©, op. cit., p. 27824Balzac a Ă©tĂ© un des premiers Ă  faire du placement de produit, en plaçant dans ses romans ses fournisseurs tout en leur accolant des Ă©pithĂštes flatteurs, allant mĂȘme jusqu'Ă  donner l'adresse de certains. Source CLOUZOT et VALENSI, Le Paris de la comĂ©die humaine. CitĂ© par W. BENJAMIN dans Paris capitale du XIXe siĂšcle25Robert-Vincent JOULE et Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit traitĂ©, op. cit., p. 26426ibid, p. 26927Antoinette ROUVROY et Thomas BERNS, GouvernementalitĂ© algorithmique et perspectives d'Ă©mancipation. Le disparate comme condition d'individuation par la relation ? », RĂ©seaux, vol. 177, no. 1, 2013, p. 163-196 ROUVROY et Thomas BERNS, op. plus d'informations sur les biais cognitifs, voir l'article Libre arbitre et publicitĂ© gĂ©nĂ©alogie d’un double discours » de l'association RĂ©sistance Ă  l'Agression Publicitaire FOSSARD, BIG CORPO Encadrer la pub et l'influence des multinationales un impĂ©ratif Ă©cologique et dĂ©mocratique, 202031Mehdi KHAMASSI, constat partagĂ© par Philippe BRETON, voir La Parole ManipulĂ©e, op. BRETON, Serge PROULX, L'Explosion de la communication, Introduction aux thĂ©ories et pratiques de la communication, La DĂ©couverte, 200233Anthony GALLUZZO, op. cit., p. 16734ibid, p. 17735Ibid, p. 16736Ibid, p. 17637Michael SCHUDSON, Advertising, the uneasy persuasion. Its dubious impact on American society, Basic Books, New York, 198338ibid, p. 17739Philippe BRETON, La parole manipulĂ©e, op. cit., p. 1840Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Les illusions libĂ©rales, individualisme et pouvoir social, 2005, Presses Universitaires de Grenoble41Sur ce sujet, voir notre article Libre arbitre et publicitĂ© gĂ©nĂ©alogie d'un double discours » issue de la tribune PublicitĂ©s et nouvelles censures. La publicitĂ©, nouveau bouc Ă©missaire » publiĂ©e par le ComitĂ© d'Éthique Publicitaire, organe associĂ© Ă  l'Agence de RĂ©gulation Professionnelle de la PublicitĂ© ARPP ARENDT, La Condition de l'homme moderne, Ă©dition Pocket, 1958, p. 6344Hannah ARENDT, interview avec Roger ERRERA, NY Review of Books, 197445in Hannah ARENDT, La Crise de la Culture, Ă©ditions Folio, 196846James MADISON, The Federalist, citĂ© par Hannah Arendt dans VĂ©ritĂ© et Politique, op. ARENDT, VĂ©ritĂ© et Politique », op. cit., p. 30348Ibid, p. 30849Franck CUVEILLIER & Pascal VASSELIN, La Fabrique de l'Ignorance, Arte, 202050Voir Erik CONWAY et Naomi ORESKES, Les Marchands de doute, éd. Le Pommier, coll. Essais et documents », Paris 2012 ; Stéphane HOREL, Lobbytomie Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, éd. La découverte, Paris HOREL cite souvent la revue Regulatory Toxicology and Pharmacie comme un tel CHAUVEAU, L'homme politique et la tĂ©lĂ©vision. L'influence des conseillers en communication », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, vol. no 80, no. 4, 2003, pp. 89-100. terme nudge » a deux sens, celui du coup de pouce pour attirer discrĂštement l'attention de son voisin, ou celui du coup de pouce pour l'encourager Ă  prendre la bonne dĂ©cision », David COLON, op. cit., p. 13654David COLON, op. cit., p. 161-17155AgnĂšs CHAUVEAU, op. DURANDIN, L'information, la dĂ©sinformation et la rĂ©alitĂ©, 1993, Presses Universitaires de France57"Ce que nous vendons à Coca Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible" disait l'ancien PDG de TF1, Patrick Le Lay JOULE, Jean-LĂ©on BEAUVOIS, Petit TraitĂ©, op. cit., p. 26959Stanford History Education Group, Evaluating information the cornerstone of civic online reasoning », 22 novembre 201660David COLON, op. cit., EUSTACHE et Jessica TROCHET, De l'information au piĂšge Ă  clics », Le Monde Diplomatique, aoĂ»t 2017, Zuckerman, fondateur de la fenĂȘtre pop-up et chercheur au MIT, dĂ©clare dans un article de 2015 que l'Ă©tat de dĂ©chĂ©ance de notre Internet est une consĂ©quence directe, involontaire, de choisir la publicitĂ© comme modĂšle par dĂ©faut pour les contenus publicitaires en ligne ». voir Ethan ZUCKERMANN, The Internet's Original Sin », 2015, ERRA, Franck GERVAIS, Laurent HABIB, Avant d'interdire », op. cit.
Nemanquez pas le numéro La manipulation d'une ex de Au nom de la vérité. Prochaine diffusion le à 09h25 sur TF1 Séries Films
Partager la publication "+33 meilleures idĂ©es de petites entreprises pour les Ă©tudiants en 2021" FacebookLinkedInTwitter Voulez-vous gagner de l’argent Ă  l’école en tant qu’étudiant entrepreneur ? Vous ĂȘtes le bienvenu dans ce blog ! Waza Affaires vous donne plus de 33 meilleures idĂ©es de petites entreprises pour les Ă©tudiants Ă  commencer sur le campus en 2021. Il existe plusieurs entreprises faciles Ă  dĂ©marrer et Ă  gĂ©rer qu’un Ă©tudiant peut facilement combiner avec ses Ă©tudes. Cependant, la plupart des Ă©tudiants prĂ©fĂ©reraient se concentrer uniquement sur leurs Ă©tudes et Ă©viter les distractions, surtout s’ils sont entiĂšrement parrainĂ©s par leurs parents; ou s’ils sont boursiers du gouvernement ou de toute autre source. La vĂ©ritĂ© est que si un Ă©tudiant peut crĂ©er du temps pour la vie sociale et aussi pour Internet, il peut aussi crĂ©er du temps pour dĂ©marrer et gĂ©rer une entreprise. Ces derniers temps, Internet a permis aux gens de lancer avec succĂšs des entreprises avec peu ou pas de stress et en tant qu’étudiant, vous pouvez tirer parti du potentiel d’Internet pour lancer votre entreprise. Il existe plusieurs entreprises basĂ©es sur Internet et des entreprises hors ligne qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer avec succĂšs avec peu ou pas de capital de dĂ©marrage sur le campus, hors campus et pendant les vacances. Voici plus de 33 idĂ©es d’affaires pour les Ă©tudiants qui souhaitent gagner de l’argent tout en Ă©tudiant. +33 meilleures idĂ©es de petites entreprises pour les Ă©tudiants en 2021 Vente de cartes de vƓux et de fleurs personnalisĂ©es bouquet En tant qu’étudiant, l’une des entreprises appropriĂ©es que vous devriez envisager de dĂ©marrer sur le campus est de se lancer dans la vente de cartes de vƓux et de fleurs personnalisĂ©es bouquet. Pendant la Saint-Valentin, les cartes de crĂ©dit personnalisĂ©es et le bouquet sont toujours trĂšs demandĂ©s sur les campus et vous pouvez tirer parti de ces cĂ©lĂ©brations pour vendre vos cartes de vƓux et vos fleurs personnalisĂ©es. Outre les anniversaires sur le campus, il y aura toujours un marchĂ© pour les cartes de vƓux personnalisĂ©s et les bouquets fleurs. Vente d’Ɠuvres d’art La vente d’Ɠuvres d’art au sein de la communautĂ© du campus est une autre entreprise trĂšs florissante et rentable qu’un Ă©tudiant peut lancer avec succĂšs sur le campus. Ce type d’entreprise convient parfaitement Ă  ceux du dĂ©partement des arts ou Ă  ceux qui ont des compĂ©tences artistiques. Ces compĂ©tences pourraient ĂȘtre la peinture, la sculpture ou la sculpture et al. En tant qu’étudiant, vous pouvez organiser avec succĂšs des mini-expositions oĂč vous inviterez des gens Ă  voir vos Ɠuvres d’art et Ă  faire des achats. ComĂ©die stand-up Une autre entreprise intĂ©ressante et facile Ă  dĂ©marrer qu’un Ă©tudiant peut gĂ©rer avec succĂšs sur le campus sans trop de stress est la comĂ©die debout. Bien sĂ»r, ce n’est pas tout le monde qui peut devenir un humoriste, mais si vous savez que vous ĂȘtes douĂ© Ă  cet Ă©gard, vous devriez penser Ă  gagner de l’argent sur le campus. Si vous parvenez Ă  faire du stand-up comique sur le campus et que vous ĂȘtes en mesure de payer vos factures, qui sait que vous pourriez finir par le faire Ă  plein temps aprĂšs avoir obtenu votre diplĂŽme. Prenez le temps d’étudier tous les humoristes que vous connaissez Ă  la fois au pays et Ă  l’étranger, et vous constaterez qu’ils travaillent vraiment dur. C’est pour cette raison que vous devez ĂȘtre vraiment prĂȘt Ă  agir. Vente de cartes d’appel et de forfaits de donnĂ©es La vente de cartes d’appel et de donnĂ©es pour diffĂ©rents fournisseurs de services rĂ©seau est une autre entreprise facile Ă  dĂ©marrer qu’un Ă©tudiant peut gĂ©rer avec succĂšs sur le campus. Hormis les personnes qui s’abonnent Ă  des forfaits postpayĂ©s pour leurs tĂ©lĂ©phones mobiles / GSM, la plupart des gens achĂštent rĂ©guliĂšrement des cartes d’appel et des donnĂ©es. Selon le pays dans lequel vous rĂ©sidez, il existe plusieurs sociĂ©tĂ©s de tĂ©lĂ©communications que vous pouvez traiter dans leurs cartes d’appel et leurs forfaits de donnĂ©es. La vente de cartes d’appel et de forfaits de donnĂ©es est une entreprise de vente au dĂ©tail simple et facile Ă  Ă©tablir qui ne nĂ©cessite aucune compĂ©tence. En fait, ce type d’entreprise peut prospĂ©rer dans n’importe quel endroit tant qu’il y a des gens qui utilisent les tĂ©lĂ©communications mobiles et Internet. DĂ©marrer une entreprise de personnalisation de maillot de football Si vous ĂȘtes Ă©tudiant et que vous souhaitez crĂ©er une entreprise sur le campus, l’une de vos options consiste Ă  crĂ©er une entreprise de personnalisation de maillot de pied. Les meilleurs clubs de football d’Europe tels que le Real Madrid FC, Barcelone, Bayern Munich, Arsenal FC, Manchester United, Chelsea, AC Millan, Inter Millan, PSG, Juventus, Manchester City, Liverpool FC et autres ont une base de fans qui traverse des personnes de dans le monde entier. Une partie de ce dont vous auriez besoin pour lancer ce type d’entreprise est de bonnes compĂ©tences graphiques et un rĂ©seau commercial qui peuvent vous aider Ă  accĂ©der Ă  des maillots de qualitĂ© Ă  des prix abordables. Trading Forex Une autre entreprise rentable qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer avec succĂšs est le trading de forex. Le trading de devises en ligne pourrait ĂȘtre une entreprise risquĂ©e, mais c’est en effet une activitĂ© en ligne trĂšs enrichissante. Si vous avez de bonnes compĂ©tences analytiques et que vous avez de solides connaissances sur les flux de trĂ©sorerie et le marchĂ© des changes, vous pouvez bien faire en tant que trader forex. Vous pouvez consulter les plateformes de trading forex et les didacticiels de Google pour apprendre Ă  devenir un trader forex professionnel. Vendre des vidĂ©os en ligne Il est maintenant beaucoup plus facile pour les gens de produire des vidĂ©os amateurs et en tant qu’étudiant; vous pouvez envisager de produire et de vendre des vidĂ©os Ă©ducatives. YouTube et d’autres sites de publication de vidĂ©os en ligne et certaines des plates-formes Internet sur lesquelles vous pouvez tirer parti pour vendre vos vidĂ©os. Si vous pouvez produire des vidĂ©os pour apprendre aux gens Ă  faire des choses par eux-mĂȘmes et les mettre en ligne, vous serez Ă©tonnĂ© de voir Ă  quel point les gens vont demander de partout dans le monde pour la vidĂ©o. Emplois de rĂ©daction Ă  la pige L’écriture indĂ©pendante est encore une autre entreprise facile Ă  lancer qu’un Ă©tudiant du campus peut gĂ©rer avec succĂšs sur le campus. Si vous ĂȘtes un Ă©crivain qualifiĂ© et crĂ©atif et que vous avez suffisamment de temps Ă  votre disposition, vous pouvez gagner un bon revenu grĂące Ă  une entreprise d’écriture indĂ©pendante. Il existe de nombreux sites Web sur lesquels vous pouvez obtenir des emplois d’écriture bien rĂ©munĂ©rĂ©s. Certains des sites sur lesquels vous pouvez soumissionner pour des emplois de rĂ©daction indĂ©pendants sont et et al. À partir de ces sites, vous pouvez obtenir des emplois d’écriture qui peuvent facilement payer vos factures pendant que vous ĂȘtes encore Ă  l’école. Commerce de dĂ©tail d’extensions capillaires et de produits de soins capillaires On observe que les femmes dĂ©pensent plus pour faire du shopping que leurs homologues masculins, c’est pourquoi toute entreprise orientĂ©e vers les femmes est connue pour prospĂ©rer. En tant qu’étudiant, si vous recherchez une entreprise Ă  dĂ©marrer sur le campus, une entreprise facile Ă  dĂ©marrer et Ă  gĂ©rer, vous devriez envisager de vendre au dĂ©tail des extensions de cheveux et une large gamme de produits de soins capillaires. C’est une entreprise florissante et rentable qu’une Ă©tudiante peut combiner confortablement avec ses Ă©tudes. Vous pouvez passer d’une auberge Ă  une autre pour commercialiser vos produits auprĂšs des femmes de votre campus. Le marchĂ© de ces produits est vraiment vaste. Bien qu’il semble que ce soit un marchĂ© concurrentiel, mais la vĂ©ritĂ© demeure que c’est l’un des meilleurs secteurs d’activitĂ© Ă  explorer, car il s’agit d’une activitĂ© lucrative. Vente de parfums La vente au dĂ©tail de parfums de diffĂ©rents designers est une autre entreprise commerciale de vente au dĂ©tail rentable qu’un Ă©tudiant peut combiner avec succĂšs avec ses Ă©tudes. Ce type d’entreprise est simple Ă  dĂ©marrer et il est Ă©galement facile Ă  gĂ©rer. Ce que vous devez faire est de vous assurer que vous avez des parfums de diffĂ©rents crĂ©ateurs de parfums, puis de passer d’une auberge Ă  l’autre pour commercialiser les parfums aux Ă©tudiants. Tout le monde veut bien paraĂźtre et sentir bon – c’est donc l’une des raisons pour lesquelles vous devez adopter une excellente stratĂ©gie de marketing pour amener un grand nombre de personnes Ă  acheter des choses chez vous. Commerce de dĂ©tail de bijoux et d’accessoires de mode Si vous avez de l’argent et que vous recherchez une entreprise de vente au dĂ©tail viable pour dĂ©marrer sur le campus en tant qu’étudiant, vous devriez vous tourner vers la vente au dĂ©tail de bijoux et d’accessoires. Les Ă©tudiants peuvent confortablement acheter des colliers, des bagues, des boucles d’oreilles, des bracelets et autres. C’est en effet une entreprise viable et rentable. En tant qu’étudiant, vous pouvez facilement combiner ce type d’entreprise avec vos Ă©tudes sans stress. La vĂ©ritĂ© demeure que les femmes ne se lassent jamais d’accessoiriser leurs styles lorsqu’elles s’habillent. C’est l’une des raisons pour lesquelles se plonger dans le commerce pourrait ĂȘtre votre meilleur pari. Vendre des eBooks Un autre moyen simple de gagner de l’argent en tant qu’étudiant est de vendre des livres Ă©lectroniques. Il existe un nombre incalculable de sujets sur lesquels vous pouvez Ă©crire et bien sĂ»r, il y aura un marchĂ© prĂȘt pour un tel sujet. L’un des moyens les plus simples de gĂ©nĂ©rer des revenus en vendant des livres Ă©lectroniques est de commencer Ă  Ă©crire des livres d’auto – assistance ou des livres sur le Comment faire». Par exemple, si vous ĂȘtes douĂ© pour les graphismes, vous pouvez Ă©crire un livre sur Comment crĂ©er votre propre logo». Il y a beaucoup de gens qui seront prĂȘts Ă  payer pour un tel livre. Les livres Ă©lectroniques sont bon marchĂ© et faciles Ă  crĂ©er et Ă  partir d’un seul livre Ă©lectronique, vous pouvez continuer Ă  gĂ©nĂ©rer des revenus tant que les informations qu’il contient sont encore assez valables et utiles. Les livres Ă©lectroniques livres Ă©lectroniques sont des livres en version Ă©lectronique et ils peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s en ligne Ă  partir de n’importe quelle partie du monde. Acheter et vendre sur eBay En tant qu’étudiant qui cherche Ă  gagner de l’argent sur un campus, vous devriez envisager d’acheter et de vendre diffĂ©rents produits sur eBay. EBay est une plateforme Internet sur laquelle vous pouvez vendre vos produits. Tout ce que vous avez Ă  faire est de vous inscrire Ă  leurs services, de respecter leurs rĂšgles en matiĂšre de vente de vos produits et d’ĂȘtre trĂšs prudent lorsque vous traitez avec vos clients. Si vous avez prĂ©parĂ© vos produits, n’hĂ©sitez pas Ă  vous inscrire sur eBay. Il s’agit d’une trĂšs bonne plateforme en ligne qui permet d’attirer quotidiennement des tonnes de clients vers les entreprises. Offrir des services graphiques Si vous Ă©tudiez un cours liĂ© aux arts sur le campus ou si vous maĂźtrisez le graphisme, les services graphiques sont l’une des entreprises que vous devriez envisager de dĂ©marrer en tant qu’étudiant. Il y a beaucoup de gens qui recherchent des graphistes pour qui sous-traiter leurs travaux graphiques. Il vous suffit d’ĂȘtre proactif et agressif dans la commercialisation de vos services. Une bonne chose Ă  propos de l’offre de services graphiques est que vous pouvez signer un accord commercial Ă  long terme avec un seul client, surtout si vous ĂȘtes bon dans ce que vous faites. Vente au dĂ©tail de draps, couettes, oreillers En tant qu’étudiant qui cherche Ă  gagner de l’argent supplĂ©mentaire sur le campus, vous devriez envisager de vendre au dĂ©tail des draps, des couettes et des oreillers, etc. Ă  d’autres Ă©tudiants. C’est une entreprise de vente au dĂ©tail prospĂšre et rentable qu’un Ă©tudiant peut facilement combiner avec ses Ă©tudes. Vous pouvez facilement visiter diffĂ©rentes auberges de jeunesse au sein de votre campus pour commercialiser vos draps, couettes et oreillers, etc. Commerce de dĂ©tail de chaussures, sandales, pantoufles et ceintures Une autre entreprise rentable et trĂšs florissante qu’un Ă©tudiant qui souhaite dĂ©velopper ses compĂ©tences entrepreneuriales devrait envisager de dĂ©marrer est de commencer Ă  vendre au dĂ©tail des chaussures, des sandales, des pantoufles et des ceintures pour hommes et femmes, etc. C’est une entreprise simple qu’un Ă©tudiant peut combiner avec succĂšs avec ses Ă©tudes. Comme toute autre entreprise de vente au dĂ©tail sur le campus, vous n’avez pas besoin d’un magasin; tout ce que vous avez Ă  faire est de passer d’une auberge Ă  une autre pour commercialiser vos marchandises. Le marchĂ© de ce type d’entreprise est Ă©galement vaste. MĂȘme s’il semble que la concurrence est rude, la vĂ©ritĂ© demeure que le profit est garanti. Devenez un expert et un gestionnaire des mĂ©dias sociaux En tant qu’étudiant, si vous avez suffisamment de temps et que vous maĂźtrisez diverses plates-formes de mĂ©dias sociaux, vous pouvez dĂ©marrer une entreprise en ligne gĂ©rant les poignĂ©es de mĂ©dias sociaux pour plusieurs dirigeants d’entreprise, politiciens, reprĂ©sentants du gouvernement, pasteurs, cĂ©lĂ©britĂ©s et personnalitĂ©s publiques. Bien sĂ»r, vous devez faire preuve d’un certain niveau de professionnalisme et d’expertise avant de pouvoir ĂȘtre embauchĂ© pour gĂ©rer les pages de mĂ©dias sociaux et les poignĂ©es de mĂ©dias sociaux pour les gens, mais la vĂ©ritĂ© demeure que vous pouvez gagner de l’argent assez cool avec ce type d’entreprise en ligne en tant qu’étudiant. Mais vous devez ĂȘtre prĂȘt Ă  trouver un Ă©quilibre entre vos Ă©tudes et cette entreprise car cela peut prendre la majeure partie de votre temps. Services de montage vidĂ©o Le montage vidĂ©o est encore une autre entreprise prospĂšre et rentable qu’un Ă©tudiant peut combiner avec succĂšs avec ses Ă©tudes. Bien qu’il soit plus facile pour les gens de publier des vidĂ©os amateurs sur les plateformes de mĂ©dias sociaux ces jours-ci et d’obtenir encore plusieurs likes, mais si vous vendez des ressources vidĂ©o, vous devez vous efforcer d’ĂȘtre professionnel avec les vidĂ©os que vous mettez en vente. . Si vous habitez Ă  Toronto, au Canada, vous n’avez pas Ă  voyager dans la rue de Toronto Ă  la recherche d’un Ă©diteur vidĂ©o, dans le confort de votre bureau, vous pouvez confier le montage de vos vidĂ©os Ă  un expert quelque part Ă  Tokyo, au Japon et ils feront le travail pour vous en un temps record. Ainsi, en tant qu’étudiant ayant des compĂ©tences en montage vidĂ©o, vous pouvez rĂ©pertorier votre entreprise sur Internet et vous pouvez Ă©galement rechercher des clients de la communautĂ© en ligne. Vente de billets pour des Ă©vĂ©nements sportifs La vente de billets pour des Ă©vĂ©nements sportifs est une autre activitĂ© facile et rentable qu’un Ă©tudiant peut facilement combiner avec ses Ă©tudes. Les gens achĂštent gĂ©nĂ©ralement des billets pour regarder des Ă©vĂ©nements sportifs en direct. Vous pouvez dĂ©marrer une entreprise qui vend des billets pour diffĂ©rents Ă©vĂ©nements sportifs. Vous pouvez vous engager dans la vente de billets pour des matchs de football, des matchs de boxe, des Ă©vĂ©nements d’athlĂ©tisme, des Ă©vĂ©nements de rugby ou tout autre Ă©vĂ©nement tant que les gens sont prĂȘts Ă  payer pour regarder l’évĂ©nement sportif. Ce type d’entreprise est basĂ© sur la commission; le montant que vous ĂȘtes censĂ© gagner dĂ©pend du nombre de billets que vous vendez. Ventes de gĂąteaux Faire et vendre des gĂąteaux est une autre entreprise de vente au dĂ©tail d’aliments facile Ă  dĂ©marrer qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer avec succĂšs sur le campus. Si vous savez comment faire des gĂąteaux, vous devriez envisager de crĂ©er une entreprise de gĂąteaux. Outre le fait que vous pouvez vendre vous-mĂȘme vos gĂąteaux, vous pouvez Ă©galement vous procurer des mariages, des anniversaires et des anniversaires spĂ©ciaux pour commercialiser votre gĂąteau. Il existe en effet un grand marchĂ© pour les gĂąteaux et si vous travaillez dur, vous pouvez rĂ©colter une fortune dans ce type d’entreprise mĂȘme en tant qu’étudiant. Une fois que vous ĂȘtes en mesure de vendre des gĂąteaux de qualitĂ©, vous pouvez ĂȘtre sĂ»r d’attirer de nombreuses personnes dans votre entreprise par minuterie. Ouvrir un salon de coiffure Une autre entreprise trĂšs florissante et rentable sur le campus est le salon de coiffure. Si vous ĂȘtes douĂ© pour offrir une belle coupe de cheveux et que vous savez que vous avez du temps Ă  perdre le soir et le week-end, vous devriez envisager d’ouvrir un mini salon de coiffure sur le campus. Ouvrez un salon de beautĂ© Le salon de beautĂ© est une autre entreprise trĂšs florissante et rentable qu’une Ă©tudiante devrait envisager de dĂ©marrer sur le campus. Tout comme les entreprises de salon de coiffure, ce type d’entreprise peut ĂȘtre exigeant et prendre du temps. Donc, si vous voulez rĂ©ussir Ă  combiner ce type d’entreprise avec vos Ă©tudes, vous devez faire tout ce qu’il faut pour trouver un Ă©quilibre. Les week-ends sont gĂ©nĂ©ralement la pĂ©riode de pointe pour ce type d’entreprise, alors assurez-vous que vos week-ends sont libres de travaux universitaires. Ouvrir une boutique Une autre entreprise facile Ă  crĂ©er qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer en dehors du campus est une boutique. La boutique est Ă©galement une entreprise de vente au dĂ©tail typique et tout entrepreneur dans n’importe quelle partie du monde peut rĂ©ussir Ă  ouvrir une boutique sans trop de stress. Tout ce qui est nĂ©cessaire pour dĂ©jeuner ce type d’entreprise est un magasin bien positionnĂ© et de l’argent pour stocker votre boutique avec diffĂ©rents types, couleurs, formes et conceptions de vĂȘtements et d’accessoires de mode de diffĂ©rentes marques / designers de vĂȘtements. La vĂ©ritĂ© est que, si votre boutique est bien situĂ©e et bien approvisionnĂ©e en vĂȘtements et accessoires de mode de qualitĂ©, vous n’aurez probablement pas de mal Ă  attirer les clients. Vous n’avez pas nĂ©cessairement besoin d’ĂȘtre la personne qui gĂšre la boutique, vous pouvez embaucher une vendeuse. Ouvrir une Ă©picerie Une Ă©picerie est une autre entreprise facile Ă  mettre en place qu’un Ă©tudiant peut rĂ©ussir Ă  dĂ©marrer hors du campus. Si vous recherchez une entreprise de vente au dĂ©tail idĂ©ale pour dĂ©marrer – une entreprise de type maman et pop qui nĂ©cessite un faible capital de dĂ©marrage pour la mise en place, vous devriez envisager d’ouvrir une Ă©picerie dans un emplacement idĂ©al au sein de la communautĂ© de votre campus. Les gens visitent les Ă©piceries pour rĂ©approvisionner leur maison de temps en temps. Ce type d’entreprise est simple Ă  mettre en place et c’est en effet une entreprise rentable. Vous ne rĂ©aliserez peut-ĂȘtre pas d’énormes profits avec ce type d’entreprise, mais vous ĂȘtes sĂ»r de maintenir un flux de trĂ©sorerie constant au quotidien. Si vous choisissez de dĂ©marrer ce type d’entreprise, assurez-vous de mener une Ă©tude de marchĂ© afin de connaĂźtre les types de produits avec lesquels stocker votre magasin. La vĂ©ritĂ© est que si vous approvisionnez votre magasin avec ce dont les gens n’ont pas besoin, vous aurez du mal Ă  faire des ventes. Vous n’avez pas nĂ©cessairement besoin d’ĂȘtre la personne qui gĂšre votre Ă©picerie, vous pouvez engager une vendeuse. Vente au dĂ©tail de musique et de films La vente au dĂ©tail de musique et de films est une autre activitĂ© trĂšs florissante et rentable qu’un Ă©tudiant peut combiner avec succĂšs avec ses Ă©tudes. Il existe en effet un grand marchĂ© pour la musique et les films et ce marchĂ© recoupe des personnes de religion, de race et de culture diffĂ©rentes. Les États-Unis d’AmĂ©rique possĂšdent la plus grande industrie du divertissement au monde et les produits de cette industrie sont essentiellement vendus au dĂ©tail. Si vous ĂȘtes Ă©tudiant et que vous envisagez de dĂ©marrer une entreprise hors campus, l’une des entreprises que vous pouvez dĂ©marrer avec succĂšs est la vente au dĂ©tail de musique et de films. D’autre part, pour rester compĂ©titif dans cette industrie, vous devez ĂȘtre impliquĂ© dans la vente au dĂ©tail de musique et de films dans tous les formats; c’est-Ă -dire sous forme de copies Ă©lectroniques tĂ©lĂ©chargements et de copies papier CD et DVD et al. Services de courtage en licences de vĂ©hicules Un Ă©tudiant qui souhaite gagner de l’argent peut s’aventurer dans les services de courtage d’immatriculation de vĂ©hicules. Le permis de vĂ©hicule et les autres documents pertinents du vĂ©hicule expirent gĂ©nĂ©ralement chaque annĂ©e, il est donc possible de le renouveler au moins une fois par an; conduire un vĂ©hicule dont les documents sont expirĂ©s constitue un crime. Le dĂ©marrage d’un service de courtage d’immatriculation de vĂ©hicules consiste Ă  aider les particuliers et les entreprises Ă  faire tout le travail liĂ© au renouvellement du permis de vĂ©hicule et al. Ce type d’entreprise peut ĂȘtre combinĂ© avec succĂšs avec d’autres activitĂ©s de courtage connexes. Entreprise de publicitĂ© automobile Une autre façon intĂ©ressante de gagner de l’argent grĂące Ă  l’industrie automobile en tant qu’étudiant est la publicitĂ© automobile. Si vous avez une voiture et que vous aimez conduire en ville, vous pouvez transformer ce passe-temps en une entreprise lucrative. Il existe de nombreuses agences de publicitĂ© Ă  la recherche de voitures pouvant servir de panneaux d’affichage mobiles et elles sont prĂȘtes Ă  payer assez bien pour cela. L’innovation dans le secteur de la publicitĂ© Ă©volue et de nouvelles fenĂȘtres s’ouvrent pour un style de publicitĂ© Ă  la fois conventionnel et non conventionnel. Les annonceurs feront tout leur possible pour rattraper leur marchĂ© cible et l’image de marque des voitures est l’une de ces options. DĂ©marrer une entreprise gastronomique L’entreprise gastronomique est une autre entreprise de vente au dĂ©tail typique qu’un Ă©tudiant peut gĂ©rer avec succĂšs hors du campus. Si vous recherchez une petite entreprise simple mais trĂšs florissante pour dĂ©marrer en tant qu’étudiant, vous devez envisager de dĂ©marrer une entreprise de vente au dĂ©tail gastronomique. C’est en effet une activitĂ© rentable et si vous souhaitez tirer le meilleur parti de ce type d’activitĂ©, alors positionnez votre point de vente gourmand autour d’un cinĂ©ma, d’un centre de visionnage du football, d’un centre sportif et de centres Ă©vĂ©nementiels en plein air. Offrir des services de voix off En tant qu’étudiant, votre bonne voix et votre excellente diction sont un atout; avec elle, vous pouvez gĂ©nĂ©rer un revenu supplĂ©mentaire aussi longtemps que vous ĂȘtes prĂȘt Ă  travailler. C’est simple, tout ce que vous avez Ă  faire est d’externaliser des tĂąches de voix off sur Google et vous en verrez des tonnes. Assurez-vous de lire la source pour ceux que vous pensez pouvoir gĂ©rer. En tant qu’artiste de voix off, vous pouvez vous inscrire auprĂšs d’une agence de publicitĂ© et ils vous aideront Ă  obtenir des emplois de voix off. Vendre des logiciels En tant qu’étudiant qui souhaite gagner de l’argent, l’une de vos options est de commencer Ă  vendre des logiciels; il existe un grand marchĂ© pour les logiciels. Tout ce que vous avez Ă  faire est de rechercher une tĂąche dans le monde informatique, puis de crĂ©er un logiciel pour simplifier la tĂąche. Par exemple, vous pouvez dĂ©velopper un logiciel qui aidera les gens Ă  gĂ©rer leur clientĂšle logiciel CRM; vous pouvez dĂ©velopper un logiciel qui aidera les gens Ă  gĂ©rer leur paie, leurs comptes, leurs fichiers en ligne, etc. CrĂ©ez votre propre site de rĂ©seautage social Le dĂ©sormais cĂ©lĂšbre Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a lancĂ© Facebook en tant qu’étudiant. Le fait qu’il existe plusieurs sites Web de rĂ©seautage de grande envergure ne vous empĂȘche en aucun cas de crĂ©er votre propre site de rĂ©seautage social. Cela peut prendre du temps avant de commencer Ă  gagner de l’argent sur le site, mais avec diligence, dĂ©vouement et travail acharnĂ©, vous commencerez certainement Ă  en tirer des revenus. Une partie de ce que vous devez faire est de choisir un crĂ©neau ou de vous concentrer sur un public cible qui peut vous aider Ă  attirer plus facilement les gens vers votre site de rĂ©seautage social. Par exemple; vous pouvez crĂ©er un site de rĂ©seautage social pour connecter les mĂ©decins et les infirmiĂšres ensemble, vous pouvez crĂ©er un site de rĂ©seautage social qui relie des personnes des mĂȘmes groupes ethniques ou des personnes ayant un intĂ©rĂȘt similaire. Entreprise de pisciculture Une autre entreprise commerciale trĂšs florissante et rentable qu’un Ă©tudiant qui souhaite gagner de l’argent grĂące Ă  l’industrie agricole devrait envisager de se lancer est de se lancer dans la pisciculture. Le poisson est consommĂ© dans toutes les rĂ©gions du monde, d’oĂč un grand marchĂ© pour le poisson. Au fil des ans, un bon nombre de personnes ont fait fortune grĂące Ă  la pisciculture, car la population augmente et les besoins en protĂ©ines dĂ©passent de loin l’offre disponible. Auparavant, les gens trouvaient plus facile d’élever uniquement du poisson-chat, mais ces derniers temps, les pisciculteurs peuvent confortablement Ă©lever des tilapias, des truites et des saumons. Tout ce dont vous avez besoin pour commencer est un espace, des bassins ou des Ă©tangs, des alevins et des aliments pour poissons et al. Entreprise d’élevage de chiens L’entreprise d’élevage de chiens est une autre entreprise rentable qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer hors du campus. Parmi les animaux domestiques, les chiens sont considĂ©rĂ©s comme l’un des compagnons les plus proches de l’homme. L’élevage de chiens est une activitĂ© lucrative, en particulier dans les pays oĂč les gens apprĂ©cient les chiens. Les chiens sont utilisĂ©s pour la chasse, pour la sĂ©curitĂ© comme animaux de compagnie, pour les jeux et dans certains climats comme source majeure de protĂ©ines. En substance, il existe un marchĂ© mondial pour les chiens, mais diffĂ©rentes races de chiens sont utilisĂ©es Ă  des fins diffĂ©rentes. Si vous souhaitez installer votre chenil, assurez-vous de vous procurer des races de chiens hautement commercialisables dans votre rĂ©gion. Il est important de prĂ©ciser qu’il est plus facile de vendre des chiots que de vendre des chiens adultes. CrĂ©er un club de lecture La crĂ©ation d’un club de lecture est encore une autre entreprise facile Ă  dĂ©marrer dans le secteur de l’éducation qu’un Ă©tudiant peut facilement combiner avec ses Ă©tudes. Les clubs de lecture consistent essentiellement en un groupe de personnes qui se rĂ©unissent pour discuter d’un ou de plusieurs livres qu’ils ont lus ou des livres qu’ils lisent actuellement. Il est moins coĂ»teux de crĂ©er et de gĂ©rer un club de lecture, mais vous devez ĂȘtre crĂ©atif si vous voulez gagner de l’argent avec votre club de lecture. Outre les frais d’adhĂ©sion que vous collecterez auprĂšs des personnes qui souhaitent rejoindre votre club de lecture, vous devrez concevoir des stratĂ©gies sur la maniĂšre de gĂ©nĂ©rer des revenus auprĂšs des membres de votre club de lecture et d’autres domaines connexes. Si vous voulez gagner de l’argent avec votre club de lecture, vous devriez envisager de crĂ©er un club de lecture de vente; avec un club de vente de livres, vous serez en mesure de vendre des livres Ă  un prix rĂ©duit Ă  vos membres et bien sĂ»r, vos membres seront le premier groupe de personnes Ă  obtenir de nouveaux livres de votre Ă©curie. Devenir traducteur En tant qu’étudiant, si vous pouvez parler et Ă©crire deux langues ou plus, qu’elles soient Ă©trangĂšres ou locales, vous pouvez facilement rĂ©pertorier vos services en ligne en tant que traducteur. Il y a beaucoup d’auteurs de livres et de producteurs de films et autres qui ne verraient pas d’inconvĂ©nient Ă  traduire leurs livres dans les dialectes locaux ou dans d’autres langues Ă©trangĂšres une fois qu’ils peuvent trouver quelqu’un pour le faire pour eux Ă  un prix abordable. Vous pouvez visiter et d’autres sites indĂ©pendants pour trouver des emplois de traduction. Entreprise d’amĂ©nagement paysager et d’entretien de pelouse Les entreprises d’amĂ©nagement paysager et d’entretien des pelouses sont l’une des entreprises qu’un Ă©tudiant peut s’engager pendant les vacances; c’est un moyen de gĂ©nĂ©rer des revenus pour un Ă©tudiant. Les entreprises d’amĂ©nagement paysager et d’entretien des pelouses ne font pas partie de ces entreprises que quelqu’un peut dĂ©marrer et gagner beaucoup d’argent sans vraiment travailler assez dur et intelligemment. Tout entrepreneur qui a l’intention de dĂ©marrer sa propre entreprise d’amĂ©nagement paysager et d’entretien de pelouse et d’en tirer d’énormes profits doit ĂȘtre trĂšs crĂ©atif et doit ĂȘtre prĂȘt Ă  faire un effort supplĂ©mentaire pour convaincre ses clients qu’il peut offrir un excellent travail et qu’il ou elles doivent prouver hors de tout doute raisonnable qu’ils sont compĂ©tents. Entreprise d’agence immobiliĂšre En tant qu’étudiant, l’un des moyens de gagner de l’argent pendant les vacances est de travailler comme courtier immobilier. L’industrie immobiliĂšre implique l’achat, la vente ou la location de terrains, de bĂątiments ou de logements et al. L’agence immobiliĂšre ou un agent immobilier courtier est une personne qui agit comme intermĂ©diaire entre les vendeurs et les acheteurs de biens immobiliers / immobiliers. Ils sont impliquĂ©s dans la recherche de vendeurs qui vendent des propriĂ©tĂ©s et d’acheteurs qui achĂštent des propriĂ©tĂ©s. RĂ©paration d’ordinateurs et de tĂ©lĂ©phones portables Si vous envisagez sĂ©rieusement de gagner en tant qu’étudiant, vous devriez ĂȘtre prĂȘt Ă  tout faire pour acquĂ©rir des compĂ©tences qui peuvent vous aider Ă  gĂ©nĂ©rer des revenus pendant les vacances. L’une des compĂ©tences que vous devriez chercher Ă  acquĂ©rir est des compĂ©tences techniques; en particulier dans les domaines de la rĂ©paration d’ordinateurs et de tĂ©lĂ©phones portables. Si vous avez ces compĂ©tences, vous pouvez vous lancer dans la rĂ©paration d’ordinateurs et de tĂ©lĂ©phones portables. C’est une entreprise commerciale trĂšs florissante et rentable. Offrir des services de conception Web Une autre entreprise florissante et rentable dans laquelle un Ă©tudiant peut s’engager pendant ses vacances est d’offrir des services de conception Web. Selon les statistiques, il existe bien plus de 350 millions de sites Web actifs sur Internet et cela ne suffit pas pour rĂ©pondre Ă  la demande des personnes qui visitent Internet; il y a encore beaucoup Ă  apprendre d’Internet, c’est pourquoi les gens ouvrent rĂ©guliĂšrement de nouveaux sites Web. Si vous savez comment concevoir un site Web, vous ne devez pas restreindre la commercialisation de vos services de conception de site Web aux personnes que vous pouvez voir et visiter dans votre rĂ©gion. Il existe un grand marchĂ© au sein de la communautĂ© en ligne qui attend d’ĂȘtre exploitĂ©. Tout ce que vous avez Ă  faire est de rĂ©pertorier vos services en ligne et si vous ĂȘtes bon, vous attirerez des clients du monde entier. Travail d’écriture fantĂŽme Si vous ĂȘtes un Ă©crivain crĂ©atif, vous pouvez dĂ©marrer votre propre entreprise en ligne en tant qu’écrivain fantĂŽme. Il y a un nombre incalculable de personnes qui sont en retard pour Ă©crire au moins un livre, mais elles ne peuvent pas en raison de leur emploi du temps trĂšs chargĂ©. Tout ce que vous avez Ă  faire est de rassembler leurs pensĂ©es et de les aider Ă  rĂ©diger un livre. Vous pouvez en effet Ă©crire un livre en leur nom. Bien que votre nom n’apparaisse peut-ĂȘtre pas dans le livre, vous ĂȘtes sĂ»r d’ĂȘtre rĂ©compensĂ© de maniĂšre adĂ©quate pour vos services. Il pourrait s’agir d’un gain ou d’un pourcentage basĂ© sur le nombre d’exemplaires du livre vendus au cours d’une pĂ©riode donnĂ©e et al. C’est tout de mĂȘme un bon moyen de gagner de l’argent grĂące Ă  la connexion que vous pouvez Ă©tablir avec les gens en ligne. Entreprise de fabrication et de vente de blocs de glace Une autre entreprise qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer avec succĂšs est l’entreprise de blocs de glace. L’entreprise de fabrication et de vente de blocs de glace est l’une des entreprises de vente au dĂ©tail faciles Ă  dĂ©marrer et Ă  gĂ©rer; c’est une entreprise qui ne prendra pas votre temps. Avec une machine de fabrication de blocs de glace efficace, tout ce que vous avez Ă  faire est d’employer une vendeuse ou un vendeur et ils vous aideront Ă  gĂ©rer l’entreprise. Donc, si vous cherchez Ă  dĂ©marrer une entreprise de vente au dĂ©tail, cela ne prendra pas la plupart de votre temps; une entreprise qui vous permettra de socialiser et de profiter de vos vacances en tant qu’étudiant, alors vous devriez envisager de vous lancer dans la fabrication et la vente de blocs de glace. Services de taxi / bus Les affaires fiscales sont encore une autre entreprise qu’un Ă©tudiant peut gĂ©rer pendant les vacances. Lorsqu’il s’agit de dĂ©marrer une entreprise liĂ©e au transport, l’une des entreprises faciles Ă  dĂ©marrer qui vient Ă  l’esprit est les services de taxi. Avec juste une voiture, un Ă©tudiant peut rĂ©ussir Ă  lancer une affaire fiscale. En fait, avec un travail acharnĂ© et un dĂ©vouement, un entrepreneur sĂ©rieux peut dĂ©velopper son activitĂ© de taxi d’un seul taxi Ă  une flotte de taxis couvrant une ville ou un État entier. Le commerce des taxis est une activitĂ© rentable aux États-Unis d’AmĂ©rique et dans la plupart des pays du monde. Entreprise d’édition et de lecture d’épreuves L’édition et la relecture sont encore une autre entreprise facile Ă  dĂ©marrer dans le secteur de l’éducation qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer pendant les vacances; il faut peu ou pas de capital de dĂ©marrage pour lancer ce type d’entreprise. La nature de ce type d’entreprise facilite le travail Ă  domicile et pour les clients qui se trouvent Ă  des milliers de kilomĂštres de votre pays. Si vous ĂȘtes un bon Ă©diteur et que vous avez des yeux pour les dĂ©tails, vous devriez envisager de visiter et al pour vous inscrire et devenir membre. À partir de ces plates-formes, vous pouvez obtenir suffisamment de travaux d’édition et de relecture que vous pouvez gĂ©rer. Service de tuteur Ă  domicile Les services de tuteurs Ă  domicile sont une autre entreprise facile Ă  dĂ©marrer et rentable dans le secteur de l’éducation qui nĂ©cessite peu ou pas de capital de dĂ©marrage. Un Ă©tudiant peut facilement commencer les services de tuteur Ă  domicile pendant ses vacances, surtout s’il a le flair pour enseigner et transmettre des connaissances. Les parents engagent des enseignants pour enseigner Ă  leurs enfants Ă  la maison, d’oĂč le besoin de services d’enseignants. Donc, si vous ĂȘtes douĂ© pour enseigner, vous devriez envisager de lancer des services de tuteur Ă  domicile pendant vos vacances. Vente de matĂ©riel Ă©ducatif pour enfants jouets, DVD, CD et blocs-notes et autres Une autre entreprise rentable et florissante dans le secteur de l’éducation qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer avec succĂšs pendant les vacances sans aucune forme de compĂ©tences techniques est la vente au dĂ©tail de matĂ©riel Ă©ducatif pour enfants. Des matĂ©riaux tels que des blocs d’apprentissage, des livres d’histoires, des Lego, des puzzles de scie sauteuse, des jeux vidĂ©o Ă©ducatifs, des CD et DVD Ă©ducatifs et autres sont trĂšs vendables tant que vous positionnez l’entreprise comme un endroit oĂč il y a beaucoup d’enfants. Vous pouvez Ă©galement apporter vos produits aux Ă©coles pour les commercialiser. La vente au dĂ©tail de matĂ©riel Ă©ducatif pour enfants est en effet une entreprise rentable et n’importe qui peut dĂ©marrer ce type d’entreprise. En fait, vous n’auriez pas besoin d’une licence ou d’un permis spĂ©cial pour exploiter ce type d’entreprise. Vente de livres et de papeterie Si vous envisagez de dĂ©marrer une entreprise de vente au dĂ©tail pendant les vacances en tant qu’étudiant, l’une de vos options est de commencer Ă  vendre au dĂ©tail des livres de diffĂ©rents genres d’auteurs diffĂ©rents. Il existe un grand marchĂ© pour les livres, surtout si vous avez fait vos devoirs avant de sĂ©lectionner des livres pour la vente au dĂ©tail. Culture maraĂźchĂšre DĂ©marrer un potager est l’une des entreprises dans lesquelles un Ă©tudiant collĂ©gial se lance pendant les vacances. Les Ă©pinards, la laitue, la citrouille, le brocoli, le chou et le concombre et autres sont tous des lĂ©gumes qui sont consommĂ©s dans toutes les rĂ©gions du globe et peuvent Ă©galement ĂȘtre cultivĂ©s dans toutes les rĂ©gions du monde. Cela montre qu’il existe un trĂšs grand marchĂ© pour les lĂ©gumes. Donc, si vous envisagez de dĂ©marrer une entreprise de culture agricole en tant qu’étudiant, l’une de vos options est de vous lancer dans la culture maraĂźchĂšre. Tout comme la plupart des produits agricoles, les lĂ©gumes sont des cultures pĂ©rissables, c’est pourquoi des arrangements appropriĂ©s doivent ĂȘtre mis en place pour s’assurer qu’ils sont vendus le plus tĂŽt possible aprĂšs la rĂ©colte. Habituellement, les agriculteurs s’assurent de conclure des arrangements avec les acheteurs avant de rĂ©colter leurs rĂ©coltes; c’est plus sĂ»r et plus coĂ»teux. Ce n’est que lorsqu’ils ne peuvent pas obtenir d’acheteurs qu’ils acheminent leurs rĂ©coltes vers les marchĂ©s agricoles. Services de fumigation Une entreprise de services liĂ©s Ă  l’agro-alimentaire typique qu’un Ă©tudiant devrait envisager de dĂ©marrer pendant ses vacances est d’offrir des services de fumigation. La fumigation est effectuĂ©e pour Ă©liminer les insectes indĂ©sirables, et les mauvaises herbes. Il s’agit d’une entreprise commerciale trĂšs florissante et rentable, facile Ă  mettre en place et Ă  gĂ©rer. Si vous envisagez de dĂ©marrer une entreprise de services de fumigation, vous devez vous adresser Ă  l’autoritĂ© compĂ©tente de votre pays pour obtenir les permis et la licence de manipulation de produits chimiques requis. Entreprise d’élevage de perroquets L’élevage et la vente de perroquets est une entreprise qu’un Ă©tudiant peut dĂ©marrer et gĂ©rer avec succĂšs pendant les vacances. Les perroquets sont des oiseaux intĂ©ressants qui sont aimĂ©s par beaucoup en raison de leur intelligence. DĂ©marrer une entreprise d’élevage de perroquets n’est peut-ĂȘtre pas facile au dĂ©but, en particulier lorsqu’il s’agit de sourcing de perroquets. Mais une chose est sĂ»re, si vous ĂȘtes prĂȘt Ă  dĂ©marrer l’entreprise avec de bonnes Ă©pices de perroquets l’espĂšce parlante, vous n’aurez pas de mal Ă  les vendre et Ă  en tirer de bons profits. Il y a un grand marchĂ© pour les perroquets bien qu’il soit Ă  l’arriĂšre pour voir des gens qui mangent des perroquets, mais presque tous ceux qui achĂštent des perroquets les gardent comme animaux de compagnie, ce sont des animaux amusants et intĂ©ressants Ă  garder comme compagnons. Si vous avez la chance d’avoir un perroquet intelligent et vivant dans votre maison, il n’y aura pas de moment ennuyeux. Élevage de lapins L’élevage de lapins est une autre entreprise d’élevage de bĂ©tail trĂšs prospĂšre et rentable qu’un Ă©tudiant universitaire intĂ©ressĂ© par l’agriculture devrait envisager de dĂ©marrer pendant les vacances. Il n’y a pas de loi interdisant la garde de lapins dans les villes. Une cour arriĂšre peut ĂȘtre une bonne source de revenu supplĂ©mentaire, de nourriture et d’emploi; rĂ©duisant ainsi la pauvretĂ©, la faim et l’oisivetĂ©. Les lapins ne sont pas en concurrence avec les humains pour la nourriture, car les restes de cuisine, les herbes coupĂ©es et les aliments formulĂ©s ou composĂ©s peuvent les nourrir. L’élevage de lapins ne nĂ©cessite pas beaucoup de capital pour l’investissement et l’entretien. Comme peu d’espace est nĂ©cessaire, la plupart des lapins pourraient ĂȘtre gardĂ©s dans la cour ou dans les hangars abandonnĂ©s. Il est vrai que les Ă©tudiants n’ont peut-ĂȘtre pas suffisamment de temps pour vraiment gĂ©rer leur entreprise, mais il est Ă©galement vrai que la crĂ©ation d’une entreprise Ă  partir du campus est l’un des meilleurs moyens de faire de grands profits. En tant que tel, si vous ĂȘtes vraiment dĂ©sireux de vous lancer dans les affaires, vous devez prendre au sĂ©rieux les idĂ©es commerciales que vous avez lues plus tĂŽt ici. La vĂ©ritĂ© demeure que lorsque vous serez Ă©quipĂ© des bonnes informations, vous pourrez trĂšs bien faire dans un mĂ©tier. Partager la publication "+33 meilleures idĂ©es de petites entreprises pour les Ă©tudiants en 2021" FacebookLinkedInTwitter
Desmesures lĂ©gislatives, telles que celles, en France, des deux lois (organique et ordinaire) du 22 dĂ©cembre 2018 relatives Ă  la lutte contre la manipulation de l’information, notamment en relation avec des Ă©lections, ont tentĂ© de confier, Ă  l’autoritĂ© judiciaire et au Conseil supĂ©rieur de l’audiovisuel, des pouvoirs de prĂ©vention et de sanction Ă  l’égard de telles
Scientifiques, anciens dirigeants d’entreprise, cadres supĂ©rieurs, professions libĂ©rales, citoyens responsables, tous soucieux de prĂ©server la planĂšte et de promouvoir un langage de vĂ©ritĂ© sur le climat et l’énergie, en dehors de toute idĂ©ologie ou manipulation de l’ de l’association Climat et VĂ©ritĂ© »PrĂ©sident Guy BARBEY – HEC, Harvard AMP – ancien dirigeant d’entreprise – – PrĂ©sident Ludovic PENIN – ingĂ©nieur Centrale Paris, INSEAD – ancien cadre dirigeant et entrepreneur – retraitĂ©SecrĂ©taire Jacques-Marie MORANNE – ingĂ©nieur de l’Ecole Centrale de Lille, ancien crĂ©ateur et dirigeant d’entreprise – retraitĂ© – auteur de Serge MONIER – ESCP et INSEAD MBA, cadre dirigeant de grandes entreprises et crĂ©ateur de plusieurs PME, spĂ©cialiste de l’Europe de l’est.

Quisommes-nous ? Scientifiques, anciens dirigeants d’entreprise, cadres supĂ©rieurs, professions libĂ©rales, citoyens responsables, tous soucieux de prĂ©server la planĂšte et de promouvoir un langage de vĂ©ritĂ© sur le climat et l’énergie, en dehors de

Maintenant que le monde dans son ensemble, en tout cas les grandes puissances, se dirigent vers une technocratie, le problĂšme du mensonge en politique, ainsi que le sens des mots vĂ©ritĂ© » et rĂ©alitĂ© », doivent ĂȘtre réévaluĂ©s. Par Paul Grenier – Le 22 aoĂ»t 2021 – Source National Interest Pendant la pĂ©riode prĂ©cĂ©dant l’invasion de l’Irak, en 2003, Washington proclamait au monde entier que l’Irak Ă©tait en possession d’armes de destruction massive. Bien que l’administration Bush ne disposait d’aucune preuve rĂ©elle pour Ă©tayer cette affirmation, cela ne fut pas un obstacle Ă  la poursuite du plan d’action souhaitĂ©. Les preuves nĂ©cessaires ont Ă©tĂ© inventĂ©es, et les preuves contradictoires ont Ă©tĂ© autoritairement reboutĂ©es. L’exemple suivant est instructif. JosĂ© Bustani, le directeur fondateur de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques OIAC, s’efforçait Ă  l’époque de faire accepter l’Irak comme membre de l’OIAC, car cela aurait permis des inspections approfondies, et Bustani s’attendait pleinement Ă  ce que ces inspections confirment ce que ses propres experts en armes chimiques lui avaient dĂ©jĂ  dit, Ă  savoir que toutes les armes chimiques de l’Irak avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©truites, dans les annĂ©es 1990 aprĂšs la guerre du Golfe. La rĂ©ponse de l’administration Bush Ă  Bustani a Ă©tĂ© rapide John Bolton, alors sous-secrĂ©taire d’État, lui a donnĂ© vingt-quatre heures pour dĂ©missionner ou en subir les consĂ©quences. Pour l’administration Bush, le renversement de l’Irak Ă©tait une affaire bien trop importante pour que la vĂ©ritĂ© y fasse obstacle. Comparez cela Ă  la ligne de conduite adoptĂ©e par John F. Kennedy lors de la crise des missiles cubains. La crise elle-mĂȘme a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e lorsque des avions espions amĂ©ricains ont photographiĂ© des sites de missiles SS-4 soviĂ©tiques Ă  capacitĂ© nuclĂ©aire en cours d’installation sur le sol cubain. Contrairement aux armes chimiques irakiennes, ces armes de destruction massive Ă©taient rĂ©elles et non inventĂ©es. MalgrĂ© cette preuve factuelle, et mĂȘme si cela allait Ă  l’encontre des conseils insistants de ses militaires, Kennedy refusa d’entrer en guerre. Il refusa d’envahir Cuba, sauvant ainsi, selon toute vraisemblance, le monde de l’Armageddon. Mais il existe un point de comparaison encore plus instructif entre les deux cas Les efforts constants de Kennedy, dans le sillage de la crise des missiles de Cuba, pour tenter de comprendre l’Union soviĂ©tique. Le discours qu’il prononce en juin 1963 Ă  l’American University tĂ©moigne des efforts du prĂ©sident pour comprendre Ă  la fois les motivations et la rĂ©alitĂ© complexe de l’adversaire soviĂ©tique. En dĂ©crivant les deux camps comme Ă©galement pris au piĂšge d’un cycle vicieux et dangereux, la suspicion d’un cĂŽtĂ© entraĂźnant la suspicion de l’autre », Kennedy montre un esprit influencĂ© par l’Iliade d’HomĂšre. Il a louĂ© le peuple russe pour ses nombreuses rĂ©alisations dans les domaines de la science et de l’espace, sa croissance Ă©conomique et industrielle, sa culture et ses actes de courage ». Il a reconnu les pertes massives de l’Union soviĂ©tique pendant la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de dĂ©shumaniser l’adversaire de l’AmĂ©rique, il a fait le contraire ; il a soulignĂ© notre humanitĂ© commune Nous respirons tous le mĂȘme air. Nous chĂ©rissons tous l’avenir de nos enfants. Et nous sommes tous mortels ». Le contraste entre le niveau de rĂ©flexion atteint par Kennedy lors de son discours Ă  l’American University et les banalitĂ©s et mensonges si rĂ©guliĂšrement profĂ©rĂ©s par les prĂ©sidents amĂ©ricains depuis lors ne pourrait guĂšre ĂȘtre plus dramatique. Que s’est-il passĂ© ? Comment la qualitĂ© de la pensĂ©e et du leadership amĂ©ricains a-t-elle pu dĂ©cliner de maniĂšre aussi rapide ? Page Smith, dans son Histoire des États-Unis » en huit volumes, revient Ă  plusieurs reprises sur la compĂ©tition, pendant la majeure partie de l’histoire amĂ©ricaine, entre ce qu’il appelle une conscience chrĂ©tienne classique et une conscience laĂŻque dĂ©mocratique. Presque dĂšs le dĂ©but, selon Smith, la seconde l’a toujours emportĂ© sur la premiĂšre. Bien que cette Ă©tude de l’historien se termine avec l’administration de Franklin D. Roosevelt, je dirais que c’est Kennedy qui a briĂšvement rouvert la possibilitĂ© d’une AmĂ©rique incorporant au moins certains Ă©lĂ©ments importants de la perspective chrĂ©tienne classique. Avec l’assassinat de Kennedy, cette possibilitĂ© s’est refermĂ©e. Au moment oĂč George W. Bush et Dick Cheney sont devenus les occupants de la Maison Blanche, la conscience chrĂ©tienne classique, Ă  part quelques fioritures rhĂ©toriques peu convaincantes, n’était dĂ©jĂ  plus qu’un lointain souvenir. La politique, la culture et la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaines Ă©taient devenues profondĂ©ment technocratiques. La conscience sĂ©culiĂšre, prĂ©sente dĂšs le dĂ©but, a subi une transformation ; ou, peut-ĂȘtre serait-il prĂ©fĂ©rable de dire, s’est concrĂ©tisĂ©e en une technocratie implicite dans son idĂ©e mĂȘme. Sous la technocratie, la raison, voire la rationalitĂ©, ne sont plus reconnues comme ayant une valeur intrinsĂšque. Elles n’obligent plus notre accord. Au contraire, elles sont dĂ©sormais elles-mĂȘmes soumises Ă  notre volontĂ©. La nature devient du mastic entre les mains de l’homme technologique il n’est mĂȘme plus possible de parler d’ homme ». Les acteurs qui agissent au sein de la sociĂ©tĂ© technologique refusent une telle dĂ©nomination. Ce sont eux qui dĂ©cideront dĂ©sormais technologiquement de ce que nous sommes » et de qui nous sommes, jusqu’au cƓur de notre existence biologique. Ce milieu culturel amĂ©ricain prĂ©sente deux aspects, deux vecteurs de fonctionnement. D’une part, nous avons les rĂ©volutionnaires de gauche » et les adeptes des cours accĂ©lĂ©rĂ©s sur Karl Marx et Michel Foucault qui, en nombre surprenant, ont rĂ©cemment fait irruption sur les campus universitaires amĂ©ricains. Et puis nous avons, d’autre part, le nombre Ă©tonnamment Ă©levĂ© d’entreprises mondiales et, en particulier, tous les grands gĂ©ants des mĂ©dias sociaux qui, en tant que groupe, ont embrassĂ© cette rĂ©volution ». Ces derniers, en particulier, contribuent Ă  discipliner le discours public afin qu’il reste conforme Ă  la nouvelle idĂ©ologie. Le dernier livre de Rod Dreher, Live Not By Lies, constitue une introduction utile Ă  ce nouveau monde woke. La mĂ©thodologie de Dreher repose sur une vaste comparaison entre les États-Unis et l’URSS/Russie. Au cours de ces comparaisons, Dreher tombe parfois lui-mĂȘme dans le piĂšge du raisonnement technologique, par inadvertance. NĂ©anmoins, son analyse est rĂ©vĂ©latrice. Elle montre comment ces entreprises et ces soldats wokes expriment une seule et mĂȘme civilisation » profondĂ©ment technocratique. Dreher prend l’Union soviĂ©tique et ses satellites d’Europe de l’Est comme l’exemple paradigmatique d’un ordre politique fondĂ© sur le mensonge. Mais quel genre de mensonges » a-t-il Ă  l’esprit ? Tout d’abord, l’athĂ©isme. Pour Dreher, la nĂ©gation par le systĂšme soviĂ©tique de la vĂ©ritĂ© de la foi chrĂ©tienne, une nĂ©gation rendue nĂ©cessaire par son credo marxiste-lĂ©niniste fondateur, le matĂ©rialisme dialectique, est majeur. Le point central, pour Dreher, est qu’un systĂšme fondĂ© sur l’athĂ©isme est lui-mĂȘme, pour cette mĂȘme raison, dĂ©jĂ  fondĂ© sur un mensonge. Il accorde aussi une attention considĂ©rable aux dĂ©fis moraux auxquels sont confrontĂ©s les croyants qui vivent dans une sociĂ©tĂ© qui considĂšre la foi comme dangereuse, ou en tout cas comme quelque chose qui appartient entiĂšrement au passĂ©. Dans une telle sociĂ©tĂ©, il est difficile, et parfois mĂȘme dangereux, de vivre ouvertement sa foi. Dans les annĂ©es 1920 et 1930, lorsque plusieurs milliers de prĂȘtres et de croyants orthodoxes ont Ă©tĂ© raflĂ©s et ont pĂ©ri dans le goulag de Josef Staline, le danger Ă©tait mortel. Bien qu’aprĂšs la Seconde Guerre mondiale et la mort de Staline en 1953, la situation en Russie ait progressivement connu d’importants changements qui ont considĂ©rablement facilitĂ© la vie des croyants, il n’en reste pas moins que, pendant la majeure partie de la pĂ©riode soviĂ©tique, l’expression ouverte de la foi religieuse pouvait au minimum briser votre carriĂšre. Le deuxiĂšme exemple de vie par le mensonge » citĂ© par Dreher concerne l’exigence de conformitĂ© idĂ©ologique du systĂšme soviĂ©tique. Le matĂ©rialisme dialectique Ă©tait l’idĂ©ologie rĂ©gnante, et l’appareil du parti communiste faisait savoir quelle interprĂ©tation de cette idĂ©ologie devait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme faisant autoritĂ©. Dans un tel systĂšme, Ă©crit Dreher, le Parti lui-mĂȘme devenait la seule source de vĂ©ritĂ© ». Les Ă©coliers devaient dire ce que l’idĂ©ologie exigeait d’eux au lieu de reflĂ©ter dans leurs papiers ce qu’ils pensaient honnĂȘtement. S’appuyant sur ces deux thĂšmes, Dreher Ă©tablit une sĂ©rie de parallĂšles entre ce qu’il appelle l’empire totalitaire soviĂ©tique et le totalitarisme mou » actuellement installĂ© par les rĂ©volutionnaires woke. Ces derniers partagent avec les premiers bolcheviks ce que l’on pourrait appeler une faute sociologique. Ils divisent les gens en deux catĂ©gories, les oppresseurs et les opprimĂ©s. Pour les bolcheviks, les oppresseurs Ă©taient la bourgeoisie propriĂ©taire, et les opprimĂ©s Ă©taient les pauvres sans propriĂ©tĂ©, les paysans et les ouvriers d’usine. Pour les rĂ©volutionnaires amĂ©ricains, les oppresseurs sont dĂ©sormais les chrĂ©tiens blancs, masculins et hĂ©tĂ©rosexuels, tandis que les opprimĂ©s sont les minoritĂ©s sexuelles et les personnes de couleur [et les femmes, NdSF]. Une telle pensĂ©e par catĂ©gories sociologiques entraĂźne un Ă©chec de la raison. Bien que Dreher n’utilise pas le terme, cela implique Ă©galement l’adoption du moralisme. Dreher note comment, pour une gĂ©nĂ©ration nourrie par Marx et filtrĂ©e par Foucault, la raison objective n’existe pas. La rationalitĂ© n’est plus considĂ©rĂ©e comme Ă©galement disponible entre tous. La raison ne fait plus autoritĂ©. Ce qui compte, c’est la position de pouvoir de chacun, et le pouvoir est considĂ©rĂ© comme une fonction de la catĂ©gorie oppresseurs ou opprimĂ©s Ă  laquelle quelqu’un appartient. La similitude avec les premiers bolcheviks est en effet trĂšs frappante. Du point de vue des praticiens actuels de la justice sociale et autres idĂ©ologies wokenistes, note Dreher, l’ennemi ne peut ĂȘtre raisonnĂ©. L’ennemi ne peut qu’ĂȘtre vaincu. Ceux qui rĂ©sistent Ă  l’imposition de nouvelles doctrines par les rĂ©volutionnaires sont, prĂ©tendument, en train de pratiquer la haine » ». D’autre part, alors que le conformisme idĂ©ologique soviĂ©tique s’appliquait du haut vers le bas, dans le cas amĂ©ricain, il est plus distribuĂ©. Évoquant des thĂšmes qui rappellent l’essai controversĂ© du metteur en scĂšne russe Konstantin Bogomolov, Le viol de l’Europe », Dreher Ă©crit Le totalitarisme [occidental] d’aujourd’hui exige l’allĂ©geance Ă  un ensemble de croyances progressistes, dont beaucoup sont incompatibles avec la logique – et certainement avec le christianisme. La conformitĂ© est forcĂ©e moins par l’État que par les Ă©lites qui forment l’opinion publique, et par les entreprises privĂ©es qui, grĂące Ă  la technologie, contrĂŽlent nos vies bien plus que nous ne voudrions l’admettre. Les gĂ©ants des mĂ©dias sociaux de la Silicon Valley intensifient encore la menace totalitaire. Citant Edward Snowden, Dreher note que l’État a dĂ©sormais accĂšs, Ă  perpĂ©tuitĂ©, aux communications de chacun, et que si le gouvernement veut cibler quelqu’un, il n’y a plus aucune raison d’espĂ©rer que la loi soit un refuge. Le rĂ©sultat est la propagation d’un capitalisme de surveillance dans des domaines auxquels les tyrans orwelliens du bloc communiste n’auraient pu que rĂȘver », et l’émergence de ce qu’il appelle un totalitarisme doux. Il est significatif que Dreher cite Ă  plusieurs reprises Hannah Arendt comme autoritĂ© en matiĂšre de totalitarisme. Il cite sa thĂšse bien connue selon laquelle le totalitarisme tend Ă  prendre racine dans une sociĂ©tĂ© d’individus dĂ©racinĂ©s, solitaires et isolĂ©s. Ces individus atomisĂ©s sont des cibles faciles pour une idĂ©ologie qui offre un sens, la possibilitĂ© de faire partie d’une cause. Un autre thĂšme arendtien clĂ© est la rĂ©duction de la raison Ă  un outil pour se donner de la consistance. Une idĂ©ologie, pour Arendt, est par dĂ©finition un systĂšme fermĂ© dĂ©pourvu d’ouverture au mystĂšre qui est la marque de la raison classique. Selon Dreher, dans la mesure oĂč les gĂ©ants amĂ©ricains des mĂ©dias grand public et sociaux encouragent la rĂ©pĂ©tition constante de mĂšmes et de phrasĂ©ologie empruntĂ©s Ă  la thĂ©orie critique des races et Ă  d’autres sources de jargon progressiste, ils encouragent prĂ©cisĂ©ment une pensĂ©e idĂ©ologique. Citant Arendt, Dreher note que ce qui convainc les masses, au point oĂč elles deviennent sensibles au totalitarisme, 
ce ne sont pas les faits, ni mĂȘme les faits inventĂ©s, mais seulement la cohĂ©rence du systĂšme dont ils font vraisemblablement partie. » Aux États-Unis, Ă©crit Dreher Ă  un moment donnĂ©, il est difficile pour le commun des mortels de ne serait-ce qu’imaginer un monde oĂč il faut constamment mentir pour simplement exister. À intervalles rĂ©guliers, il oppose l’URSS totalitaire » aux États-Unis libres et prospĂšres ». Il entend par lĂ , bien sĂ»r, les États-Unis tels qu’ils Ă©taient avant qu’ils ne soient attaquĂ©s par ce qu’il appelle les Social Justice Warriors sjws, les rĂ©volutionnaires woke susmentionnĂ©s. C’est ici, cependant, que Dreher lui-mĂȘme glisse vers un certain style de pensĂ©e technocratique. Au lieu de comprendre d’abord l’ensemble du phĂ©nomĂšne qui se prĂ©sente Ă  lui, il s’en sert pour marquer des points et mieux vendre son rĂ©cit. Sa position de missionnaire l’emporte sur son souci de vĂ©ritĂ©. La façon dont Dreher traite le phĂ©nomĂšne de la Russie et de l’URSS tout au long du XXe siĂšcle manque de nuance et est parfois tout Ă  fait rĂ©ductrice. Pour Dreher, l’ensemble de l’expĂ©rience soviĂ©tique a Ă©tĂ© uniformĂ©ment totalitaire » – comme s’il n’y avait pas de diffĂ©rences importantes entre 1937 et 1967. Pour Dreher, tout au long de son existence, on n’a trouvĂ© dans l’empire soviĂ©tique que mensonges, souffrance et misĂšre matĂ©rielle. Il est vrai que l’URSS, mĂȘme aprĂšs la mort de Staline en 1953, Ă©tait, Ă  bien des Ă©gards, grise elle connaissait des pĂ©nuries chroniques de produits de consommation, le service dans les magasins et les restaurants Ă©tait grossier. Il y avait, surtout dans la premiĂšre pĂ©riode, des persĂ©cutions religieuses. Les grandes Ɠuvres de la philosophie religieuse russe de V. Solovyov, S. Frank, N. Berdyaev, P. Florensky, etc. ont disparu dans des archives secrĂštes. La Russie soviĂ©tique avait beaucoup de choses qui mĂ©ritaient d’ĂȘtre condamnĂ©es dans des termes tels que ceux que l’on trouve en abondance dans le volume de Dreher. Du coup, le lecteur n’a guĂšre de raison de se douter qu’un certain nombre de monastĂšres et d’églises ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  rouvrir dans l’Union soviĂ©tique de l’aprĂšs-guerre, ou que des Russes ordinaires ont Ă©tĂ© baptisĂ©s, et que ceux qui n’étaient pas communistes et soucieux de leur carriĂšre pouvaient assister aux services religieux. La majoritĂ©, bien sĂ»r, ne souhaitait plus le faire. L’idĂ©ologie matĂ©rialiste de l’État et la propagande antireligieuse ayant eu un certain impact. S’il est indubitable que l’Union soviĂ©tique ne possĂ©dait pas plusieurs des vĂ©ritables vertus de l’AmĂ©rique de la guerre froide, il est tout aussi vrai qu’elle ne possĂ©dait pas certains des vĂ©ritables dĂ©fauts de l’AmĂ©rique. L’URSS n’était pas un monde centrĂ© sur l’argent. Il Ă©tait plus facile de nouer des amitiĂ©s durables, et pas seulement parce que l’on avait plus de temps Ă  leur consacrer. Les gens pouvaient choisir de consacrer leur vie Ă  des activitĂ©s aussi inutiles – et pourtant la quintessence de l’humain – que l’étude de la poĂ©sie ou la pratique du piano. Les classiques de la littĂ©rature russe du XIXe siĂšcle Ă©taient encore enseignĂ©s, lus et vĂ©nĂ©rĂ©s. Et puis il y a le cinĂ©ma soviĂ©tique. Quelques exemples suffiront. La nuit du carnaval 1956 et L’ironie du sort 1976 d’Eldar Ryazanov sont des chefs-d’Ɠuvre d’humanitĂ© et mĂȘme de joie. Andrei Rublev d’Andrei Tarkovsky, sorti en 1971 bien qu’il ait Ă©tĂ© Ă©ditĂ©, Ă©tait imprĂ©gnĂ© d’un sens tragique et d’une beautĂ© spirituelle. Pendant une grande partie de la pĂ©riode soviĂ©tique, les Ă©missions de radio, de tĂ©lĂ©vision et de théùtre destinĂ©es aux enfants Ă©taient remarquables par leur chaleur et leur bon goĂ»t. Le contraste binaire de Dreher incarne prĂ©cisĂ©ment une logique technocratique de simplification excessive. Le philosophe italien Augusto Del Noce a notĂ© que, du point de vue de la civilisation technologique dirigĂ©e par l’Occident, la rĂ©volution marxiste en Russie Ă©tait considĂ©rĂ©e globalement comme une chose positive, infiniment prĂ©fĂ©rable Ă  l’ordre tsariste antĂ©rieur, avec sa foi chrĂ©tienne embarrassante et son manque de dĂ©mocratie. Le matĂ©rialisme marxiste permettrait Ă  la Russie d’ Ă©voluer » progressivement dans la direction nĂ©cessaire. En fin de compte, l’Occident, grĂące Ă  ses attraits supĂ©rieurs, surmontera le marxisme en s’appropriant les cĂŽtĂ©s nĂ©gatifs du marxisme tout en abandonnant l’humanisme rĂ©siduel du marxisme. DĂ©jĂ  en 1969, Del Noce Ă©crivait que la sociĂ©tĂ© technologique occidentale imitait la mĂ©thode marxiste dans le sens oĂč elle rejetait ce que Marx avait rejetĂ© – en premier lieu le christianisme et Platon. Par contre, la sociĂ©tĂ© technologique va Ă  l’encontre du marxisme en instituant un individualisme absolu. Une telle inversion donne Ă  la civilisation technologique la fausse apparence d’ĂȘtre une dĂ©mocratie » et la continuitĂ© de l’esprit du libĂ©ralisme. » Live Not By Lies de Dreher prĂ©sente le thĂšme classique d’une guerre froide entre un Ouest essentiellement bon et libre et un Est essentiellement mauvais et pas libre. Cela rend d’autant plus choquant le fait qu’un des interlocuteurs hongrois de Dreher observe que les trente prĂ©cĂ©dentes annĂ©es de libertĂ© » ont dĂ©truit plus de mĂ©moire culturelle en Hongrie que toute autre Ă©poque prĂ©cĂ©dente. Ce que ni le nazisme ni le communisme n’ont pu faire, le capitalisme libĂ©ral victorieux l’a fait », lui dit un professeur hongrois. L’idĂ©e libĂ©rale occidentale a abouti Ă  un dĂ©racinement plus complet de la personne du passĂ© et de ses traditions, y compris de la religion » que ce que l’ùre communiste avait rĂ©ussi Ă  faire. De mĂȘme, Timo Krizka, cinĂ©aste slovaque et chroniqueur de la persĂ©cution des fidĂšles Ă  l’époque communiste, a dĂ©clarĂ© que la prospĂ©ritĂ© et la libertĂ© occidentales – la libertĂ© telle que l’Occident la dĂ©finit – n’avaient pas grand-chose Ă  voir avec les aspirations de ces chrĂ©tiens qu’il avait fini par admirer. Ils avaient trouvĂ© un sens mĂȘme Ă  leurs souffrances et vivaient dans la joie malgrĂ© le peu qu’ils possĂ©daient. Ce que Krizka a dĂ©couvert, Ă©crit Dreher, c’est que l’idĂ©e libĂ©rale sĂ©culaire de la libertĂ© si populaire en Occident 
 est un leurre ». Il s’est avĂ©rĂ© que le fait de se libĂ©rer de tout engagement contraignant envers Dieu, le mariage, la famille est un chemin vers l’enfer ». Cela renverse le thĂšme narratif prĂ©cĂ©dent de Dreher. Le mouvement qui s’éloigne du mensonge » et qui, comme on nous l’avait laissĂ© entendre, avait un caractĂšre spatial – un mouvement qui s’éloigne de l’Est de la longue main de Moscou », du communisme, de la Russie, etc. et qui se dirige vers l’Occident, idĂ©alement vers les États-Unis, s’avĂšre plutĂŽt ĂȘtre de nature civilisationnelle. Bien sĂ»r, Dreher nous dit que l’Occident lui-mĂȘme Ă©volue dans des directions analogues Ă  l’ancien ordre communiste. C’est bien le cas. Mais nous voyons maintenant un point trĂšs diffĂ©rent Ă©merger. Le cƓur mĂȘme de l’idĂ©al de la civilisation libĂ©rale, un idĂ©al, de plus, trĂšs ancien en Occident, s’avĂšre, selon Dreher, ĂȘtre un mensonge. Dreher cite le travail du philosophe catholique Michael Hanby, l’un des critiques les plus perspicaces de la modernitĂ© libĂ©rale. Hanby dĂ©crit ce qui pourrait s’avĂ©rer ĂȘtre le fil conducteur reliant le dĂ©tournement actuel de l’Occident rĂ©volutionnaire de la nature biologique, de toute forme traditionnelle, et son apparente adhĂ©sion Ă  une nouvelle utopie » technologique aux qualitĂ©s dystopiques Ă©videntes. Les deux mouvements trouvent leur source ultime dans cette habitude de pensĂ©e qui a dĂ©fini la modernitĂ© libĂ©rale pendant des siĂšcles le mythe du progrĂšs et la science conçue comme le moteur de ce progrĂšs. Pour Hanby, la rĂ©volution sexuelle en constante Ă©volution est au fond, la rĂ©volution technologique et sa guerre perpĂ©tuelle contre les limites naturelles appliquĂ©es extĂ©rieurement au corps et intĂ©rieurement Ă  la comprĂ©hension de soi ». Le dĂ©fi que la pensĂ©e technocratique pose Ă  la notion de vĂ©ritĂ© et de mensonge est fondamental. La perspective technologique se dĂ©veloppe Ă  partir du positivisme implicitement ou explicitement adoptĂ©, sinon par toute la science » occidentale en tant que telle certainement pas par toute la physique ou la science cognitive occidentale, du moins par le scientisme qui est Ă  la mode dans le monde occidental Ă©duquĂ© depuis au moins le dĂ©but du XIXe siĂšcle. Pour la science ainsi comprise, la connaissance ne peut avoir de valeur que dans la mesure oĂč elle sert des fins pratiques. Mais si seul ce qui est du domaine de la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle est reconnu comme rĂ©el, alors ce qui est privilĂ©giĂ© par rapport Ă  tout le reste est la transformation de la matiĂšre, une transformation orientĂ©e vers un contrĂŽle toujours plus grand. Une autre consĂ©quence est la nĂ©gation de la mĂ©taphysique et l’affaiblissement de la tradition. Del Noce aide Ă  clarifier pourquoi cela doit ĂȘtre le cas. Si la notion platonicienne de vĂ©ritĂ© qui n’est que mĂ©taphysique » ne fait plus autoritĂ© et si, par consĂ©quent, la vĂ©ritĂ© ne peut plus ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant au-dessus de nous, alors pourquoi devrions-nous la rĂ©vĂ©rer, pourquoi la considĂ©rer comme quelque chose de sacrĂ© ? La sociĂ©tĂ© technologique rejette toute rĂ©vĂ©rence de ce genre. Notez, cependant, ce qui se passe ensuite. Une vĂ©ritĂ© aussi banalisĂ©e devient rapidement ennuyeuse. D’oĂč l’adoration de la nouveautĂ©, d’oĂč la destruction joyeuse de toute tradition, qui est en soi la seule tradition » encore honorĂ©e par l’homme technocratique. Certes, bien avant le dĂ©but du XIXe siĂšcle, la pensĂ©e occidentale Francis Bacon, Niccolo Machiavel, John Locke et leurs hĂ©ritiers avait dĂ©jĂ  rejetĂ© la nature telle qu’elle Ă©tait comprise par les traditions de la pensĂ©e aristotĂ©licienne et platonicienne et les formes de christianisme de l’Orient et de l’Occident influencĂ©es par celles-ci. Dans cette conception antĂ©rieure, non technocratique, de la nature, toutes les choses créées ont une orientation significative vers leur forme idĂ©ale, ou telos. C’est leur nature. En l’absence d’une forme juste pour quoi que ce soit, en l’absence de nature, comme l’a Ă©galement reconnu Martin Heidegger, tout ce qui reste est de la matiĂšre nue au sens d’une ressource » attendant d’ĂȘtre modelĂ©e par une volontĂ© extĂ©rieure. L’ordre technocratique est profondĂ©ment volontariste. Si ce que nous savons du monde n’est pas conditionnĂ© ou limitĂ© par ce que les choses sont, dans leur nature mĂȘme, alors qu’est-ce qui nous empĂȘche de remplacer ce qu’on appelait la nature par ce que nous fabriquons nous-mĂȘmes ? Qu’est-ce qui nous dissuade de supposer que ce qui existe de plus fondamental » est ce que nous fabriquons nous-mĂȘmes ? Du point de vue du mode de connaissance technologique, comme l’a soulignĂ© le philosophe canadien George Grant, les processus de connaissance » et de fabrication » commencent Ă  se confondre. Sous la technocratie, l’état d’esprit technologique atteint son apogĂ©e dĂ©sormais, le sens mĂȘme de la vĂ©ritĂ© change, tout comme la notion de mensonge. La vĂ©ritĂ© est ce que nous fabriquons. Ce que l’on appelait autrefois un mensonge peut ĂȘtre considĂ©rĂ© maintenant comme une simple Ă©tape de ce processus de fabrication. La connaissance technologique ne nous laisse plus que deux façons d’ĂȘtre dans le monde le contrĂŽle ou le conflit. Il n’est plus possible de simplement laisser ĂȘtre » ce qui n’est pas entiĂšrement sous notre contrĂŽle. Tout comme la vĂ©ritĂ© ne suscite plus de rĂ©vĂ©rence, les choses », quelles qu’elles soient – arbres, nations, rochers, visages humains – ne suscitent pas non plus de rĂ©vĂ©rence. Comme le dit Grant, tout ce que nous pouvons devoir, au sens d’un devoir ou d’une obligation nĂ©cessaire envers un autre ĂȘtre, est toujours provisoire par rapport Ă  ce que nous dĂ©sirons crĂ©er ». En d’autres termes, ce qui est dĂ» » Ă  quelque chose est toujours d’abord soumis Ă  notre propre volontĂ©. La volontĂ© technocratique est autonome et libre » spĂ©cifiquement dans le sens oĂč elle n’est pas entravĂ©e par un ordre, un telos ou une obligation antĂ©rieurs. Le rationaliste de style kantien rĂ©pondrait, bien sĂ»r, que les lignes de dĂ©marcation, les principes limitatifs, sont, aprĂšs tout, fixĂ©s ici par l’autonomie et la dignitĂ© a priori de chaque sujet, ou personne. Mais quelle est la source de cette dignitĂ© ? C’est que nous sommes des crĂ©atures capables de concevoir notre propre loi. Et pour cette loi ainsi comprise, faut-il autre chose que la cohĂ©rence ? Dans sa forme moderne et vulgarisĂ©e, la grandeur de la pensĂ©e d’Emmanuel Kant produit le prĂ©tendu ordre fondĂ© sur des rĂšgles » sur lequel les États-Unis fondent la lĂ©gitimitĂ© de leur vision de l’ordre international. Mais un tel ordre » se passe du droit, et ce dans plusieurs sens. Comme je l’ai soutenu ailleurs, un ordre fondĂ© sur le droit exige prĂ©cisĂ©ment la permanence et la disponibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© – au minimum une capacitĂ© Ă  dĂ©terminer de maniĂšre fiable ce qui n’est pas vrai. C’est prĂ©cisĂ©ment cette capacitĂ© qui n’existe plus dans l’ordre technocratique. Si la rĂ©alitĂ© et la vĂ©ritĂ© peuvent ĂȘtre créées, fabriquĂ©es, alors le waterboarding peut servir de moyen suffisamment fiable de dĂ©couverte juridique. Le waterboarding, en tant que moyen d’interroger les prisonniers amĂ©ricains, est devenu populaire bien avant toute apparition de la gauche woke » dans la vie amĂ©ricaine. Cela nous amĂšne Ă  une omission notable dans le rĂ©cit de Dreher sur ce que signifie ne pas vivre de mensonges ». L’instrumentalisation de la raison est en effet une pratique rĂ©pandue parmi ceux que Dreher appelle les Social Justice Warriors susmentionnĂ©s. L’utilisation, ou plutĂŽt l’abus de la raison n’est cependant pas une invention originale des sjws. C’est depuis longtemps un trait caractĂ©ristique de la modernitĂ© libĂ©rale en tant que telle. En mĂȘme temps, dans le dĂ©veloppement historique actuel du technologisme volontariste, c’est l’État amĂ©ricain de sĂ©curitĂ© nationale qui a affinĂ© cette approche en faisant de cette instrumentalisation de la raison l’outil le plus vital de son arsenal. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© ces manipulations de l’information » qui ont remplacĂ© ce qu’on appelait autrefois les nouvelles ». En effet, ces manipulations de l’information ne sont plus le fait d’une seule agence, mais de l’ensemble du gouvernement et mĂȘme de l’ensemble du bloc politique. Alors pourquoi blĂąmer Black Lives Matter ? Si la majestĂ© de la loi » – reprĂ©sentĂ©e par l’État lui-mĂȘme, mĂȘme si l’État, sans le reconnaĂźtre, a corrompu le sens mĂȘme de la loi – modĂšle pour le reste de la sociĂ©tĂ© d’une imposition volontariste de sa volontĂ©, pourquoi ĂȘtre surpris lorsque les citoyens d’un tel gouvernement imitent de maniĂšre radicale ce que l’État lui-mĂȘme a dĂ©jĂ  bĂ©ni ? Si la loi modĂšle le volontarisme comme la forme idĂ©ale aujourd’hui technologiquement comprise de la raison » moderne, pourquoi s’étonner que la raison » des citoyens soit Ă©galement corrompue ? Il ne s’agit en aucun cas de prendre le parti des wokes. Leur dĂ©fense moralisatrice de catĂ©gories toujours nouvelles d’opprimĂ©s s’auto-dĂ©truit de toute façon. D’une part, Dreher dĂ©crit avec prĂ©cision leur cynisme rĂ©volutionnaire vis-Ă -vis de la vĂ©ritĂ© », leur rejet de la raison ». D’autre part, il se peut que les rĂ©volutionnaires aient parfois raison de voir clair dans les tromperies d’un pouvoir qui se cache derriĂšre un ersatz de raison » – Foucault, aprĂšs tout, n’avait pas entiĂšrement tort. Le problĂšme est le suivant mĂȘme les biens rĂ©els que les sjws peuvent occasionnellement dĂ©fendre deviennent finalement sans dĂ©fense dĂšs que leur propre logique est adoptĂ©e. Comme l’a dit Schindler La dignitĂ© humaine repose sur le fait que, lorsque l’ordre social s’effondre, face Ă  l’oppression et Ă  la force aveugle du pouvoir, on peut toujours se positionner par rapport Ă  la vĂ©ritĂ©. Mais si le fondement ultime de la vĂ©ritĂ© est lui-mĂȘme suspendu
 alors il n’y a pas d’endroit oĂč se tenir. Arendt, bien connue pour ses Ă©tudes sur le totalitarisme, est moins souvent considĂ©rĂ©e comme une personne prĂ©occupĂ©e par la transformation des États-Unis en un tel systĂšme idĂ©ologique. Bien qu’elle n’ait peut-ĂȘtre pas utilisĂ© le terme technocratie », Arendt Ă©tait trĂšs prĂ©occupĂ©e par une tendance au sein de la haute politique amĂ©ricaine qui abandonnait son souci de la rĂ©alitĂ©, et donc son engagement envers l’ordre factuel qui existe indĂ©pendamment de notre volontĂ©. Dans son commentaire sur les Pentagon Papers, par exemple, Arendt note que les hauts fonctionnaires de l’exĂ©cutif substituaient rĂ©guliĂšrement au monde factuel un monde qu’ils avaient simplement fabriquĂ©, un monde basĂ© sur les apparences. Arendt a fait allusion Ă  des prĂ©occupations similaires lorsqu’elle a Ă©crit, dans son essai intitulĂ© VĂ©ritĂ© et politique », que 
enfin, et c’est peut-ĂȘtre le plus troublant, si les mensonges politiques modernes sont si gros qu’ils nĂ©cessitent un rĂ©arrangement complet de toute la texture factuelle – la crĂ©ation d’une autre rĂ©alitĂ©, pour ainsi dire, dans laquelle ils s’insĂ©reront sans couture, fissure ou cassure, exactement comme les faits s’insĂšrent dans leur propre contexte original – qu’est-ce qui empĂȘche ces nouvelles histoires, images et non-faits de devenir un substitut adĂ©quat Ă  la rĂ©alitĂ© et Ă  la factualitĂ© ? Y a-t-il des raisons suffisantes pour supposer que, dĂ©jĂ  ici, Arendt pensait non seulement aux rĂ©gimes infĂąmes des annĂ©es 30 en Allemagne et en URSS, mais aussi aux États-Unis tels qu’ils Ă©voluaient dĂ©jĂ  Ă  son Ă©poque ? Au moment oĂč elle Ă©crit cet essai, en 1967, deux mensonges majeurs se sont dĂ©jĂ  institutionnalisĂ©s aux États-Unis, mĂȘme si l’un s’avĂšre plus rĂ©ussi que l’autre. Le premier concerne la guerre du Vietnam. Les nombreux mensonges qui ont rendu cette guerre possible ont finalement Ă©tĂ© rendus publics lorsque Daniel Ellsberg a divulguĂ© les Pentagon Papers » en 1971. Arendt a consacrĂ© une attention considĂ©rable Ă  ce rapport et Ă  l’obsession malsaine de l’exĂ©cutif pour la fabrication d’images . D’autre part, les mensonges entourant les assassinats des annĂ©es 1960 n’avaient pas encore, Ă  l’époque, Ă©tĂ© rendus entiĂšrement publics, et ils ne le sont toujours pas. En ce qui concerne l’assassinat de John F. Kennedy, Arendt, dans sa derniĂšre interview, en octobre 1973, remarquait Je pense que le vĂ©ritable tournant dans toute cette affaire a Ă©tĂ© en effet l’assassinat du prĂ©sident. Peu importe comment vous l’expliquez et peu importe ce que vous savez ou ne savez pas Ă  ce sujet, il est tout Ă  fait clair que maintenant, vraiment pour la premiĂšre fois dans une trĂšs longue pĂ©riode de l’histoire amĂ©ricaine, un crime direct a interfĂ©rĂ© avec le processus politique. Et cela a en quelque sorte changĂ© le processus politique. Sa dĂ©claration cela a en quelque sorte changĂ© le processus politique » est remarquable. Elle fait rĂ©fĂ©rence Ă  la naissance de l’utilisation systĂ©matique du mensonge » qui change la rĂ©alitĂ© dans la politique amĂ©ricaine, l’utilisation d’une technologie capable d’assurer la crĂ©ation rĂ©ussie d’une nouvelle rĂ©alitĂ© qui peut, comme Arendt l’a dit, se substituer Ă  la rĂ©alitĂ© et la factualitĂ©. » Dans cette mĂȘme interview, Ă  la question de savoir ce qui motive l’arrogance du pouvoir » de l’exĂ©cutif, elle rĂ©pond C’est vraiment la volontĂ© de dominer, pour l’amour du ciel. Et jusqu’à prĂ©sent, cela n’a pas rĂ©ussi, car je suis toujours assise avec vous Ă  cette table et je parle assez librement 
 d’une certaine maniĂšre, je n’ai pas peur. » Dans le sillage de l’assassinat – je devrais dire les assassinats, car les dĂ©cĂšs de John F. Kennedy, Robert Kennedy et Martin Luther King faisaient bien sĂ»r tous partie de la mĂȘme sĂ©rie – l’atmosphĂšre spirituelle et intellectuelle des États-Unis a subi un changement radical. L’humaniste de formation classique, pourtant dĂ©jĂ  une raretĂ©, a tout simplement disparu de la politique amĂ©ricaine. Le sexe, drogue et rock-and-roll », le mysticisme, Tolkien, bien que de maniĂšre trĂšs diffĂ©rente, ont Ă©galement servi Ă  dĂ©tourner beaucoup d’autres personnes du contact avec la vraie politique. Ceux qui Ă©taient encore attirĂ©s par la politique ne pouvaient ĂȘtre que de deux types. L’un Ă©tait l’ idĂ©aliste » Ă  la Ronald Reagan qui embrassait une version fantaisiste de l’AmĂ©rique et du monde en gĂ©nĂ©ral. L’autre Ă©tait le rĂ©aliste autoproclamĂ©, le technocrate. Arendt, dans ses rĂ©flexions sur les Pentagon Papers, a dĂ©crit ces technocrates et rĂ©solveurs de problĂšmes » comme des hommes intelligents qui, Ă  un degrĂ© plutĂŽt effrayant », sont au-dessus de tout sentimentalisme. Ils mentent systĂ©matiquement, non pas parce qu’ils manquent de toute intĂ©gritĂ©, mais simplement parce que cela leur donne un cadre dans lequel ils peuvent travailler. » Le divorce total entre l’acte et sa signification profonde crĂ©e en effet le cadre idĂ©al pour un travail sans fin. Ce mĂȘme type psychologique en est venu progressivement Ă  occuper tous les bureaux de tous les buildings des think tanks de Washington et de Crystal City. Ce sont eux qui, aprĂšs la chute de l’Union soviĂ©tique, ont Ă©laborĂ© les plans visant Ă  dĂ©cimer une demi-douzaine de pays au Moyen-Orient et en Asie centrale, aprĂšs l’avoir dĂ©jĂ  fait en Asie de l’Est et en AmĂ©rique centrale des annĂ©es 1960 aux annĂ©es 1980. Ce sont eux qui ont parsemĂ© leurs discours de bons mots tels que Tous les dix ans environ, les États-Unis doivent prendre un petit pays minable et le jeter contre le mur, juste pour montrer au monde que nous sommes sĂ©rieux ». Rien ne fournit une base plus vigoureuse pour l’action et le contrĂŽle que la peur, et les technocrates se mettent donc volontiers Ă  crĂ©er les menaces qui suscitent cette peur toujours si utile. On pourrait continuer ainsi. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’impact de ces assassinats a Ă©tĂ© le suivant il a contribuĂ© Ă  l’émergence d’une culture amĂ©ricaine qui, si elle n’est pas littĂ©ralement terrifiĂ©e par la pensĂ©e, l’évite au moins autant qu’il est humainement possible. Il est plus sĂ»r de s’en tenir au scĂ©nario prĂ©-approuvĂ©. Maintenant que le monde dans son ensemble, ou en tout cas les grandes puissances, adoptent la technocratie, le problĂšme du mensonge en politique, ainsi que la signification de la vĂ©ritĂ© » et de la rĂ©alitĂ© », doivent ĂȘtre réévaluĂ©s. Il ne suffit plus de critiquer le mensonge en termes moraux. Seule une critique philosophique et thĂ©ologique peut avoir un espoir d’adĂ©quation avec le dĂ©fi que reprĂ©sente la technocratie, notre nouvelle anti civilisation mondiale. Une fois que le savoir technologique devient omniprĂ©sent, la rĂ©alitĂ© » ne peut plus agir comme une limite ou une discipline contre le mensonge. Entre l’assassinat de Kennedy et aujourd’hui, en ce milieu d’annĂ©e 2021, il y a eu de nombreux cas de crĂ©ation technocratique de nouvelles rĂ©alitĂ©s » englobantes accomplies par l’utilisation de ce que l’on appelait autrefois des mensonges ». Le Russiagate vient certainement Ă  l’esprit. Tout comme l’opĂ©ration Timber Sycamore en Syrie. Tout comme ce fameux suicide dans une prison de New York, en aoĂ»t 2019, d’une personne Ă©galement apparemment liĂ©e aux milieux du renseignement [Epstein, NdT]. Nous n’avons ni le temps ni l’espace pour dĂ©velopper tous ces exemples ici, et de toute façon, il serait inutile de le faire, sauf, peut-ĂȘtre, dans une nouvelle itĂ©ration du Samizdat. L’Empire romain a persistĂ© pendant des siĂšcles sans aucune dĂ©votion notable Ă  la vĂ©ritĂ©. C’est en tout cas l’avis de Simone Weil [la philosophe, NdSF]. La Rome antique a dĂ©montrĂ© l’efficacitĂ© de la combinaison du pouvoir absolu, d’une part, et du maintien d’une rĂ©putation de grandeur, d’autre part. Cette mĂ©thode de domination humaine reposait sur une abondante autopromotion complĂ©tĂ©e par un systĂšme de propagande omniprĂ©sent. Cette mĂȘme propagande Ă©tait d’autant plus convaincante qu’elle suscitait l’effroi par l’usage massif de la force dĂ©ployĂ©e contre quiconque y rĂ©sistait. Dans ses RĂ©flexions sur les origines de l’hitlĂ©risme, Weil a trouvĂ© dans la Rome antique l’inspiration originelle de cette puissance qui, au moment mĂȘme oĂč elle Ă©crivait, terrorisait la France et la majeure partie du reste du continent europĂ©en. La Rome antique Ă©tait avant tout un systĂšme volontariste, mĂȘme si ce n’était pas, du moins au sens de ce terme que nous avons explorĂ© plus haut, un systĂšme technocratique. Certes, sa conception de la nature et de la science diffĂ©rait grandement de celle de la GrĂšce antique. Ce qui prĂ©occupait Rome avant tout, selon Weil, c’était son prestige. Toutes ces cruautĂ©s [le traitement rĂ©servĂ© par Rome Ă  Carthage, entre autres massacres] constituaient le moyen d’élever son prestige. Le principe central de la politique romaine 
 Ă©tait de maintenir son propre prestige dans toute la mesure du possible, et quel qu’en soit le prix. » Plus loin dans l’essai, elle ajoute que rien n’est plus essentiel Ă  une politique fondĂ©e sur le prestige que la propagande. » Je me demande souvent si, si Simone Weil Ă©crivait aujourd’hui, elle aurait vu dans les États-Unis le digne successeur de la Rome antique. Certains indices, parsemĂ©s dans ses Ă©crits, laissent penser qu’elle aurait pu ĂȘtre encline Ă  aller dans ce sens. Dans A Propos de la question coloniale », elle Ă©crit Nous savons bien qu’il existe un grave danger d’amĂ©ricanisation de l’Europe aprĂšs la guerre, et nous savons ce que nous perdrions si cela devait arriver. Ce que nous devrions perdre, c’est cette partie de nous-mĂȘmes qui s’apparente Ă  l’Orient. 
 il semble que l’Europe ait pĂ©riodiquement besoin de contacts authentiques avec l’Est afin de rester spirituellement vivante
 l’amĂ©ricanisation de l’Europe conduirait Ă  l’amĂ©ricanisation du monde entier. Weil s’inquiĂšte que la domination de l’AmĂ©rique aprĂšs la guerre signifie que l’humanitĂ© dans son ensemble perdra son passĂ©. » Ce que Weil craignait s’est presque dĂ©jĂ  produit. Certes, que ce soit l’AmĂ©rique ou un autre pays qui agisse comme moteur de l’ordre technocratique n’a, en fin de compte, que peu d’importance. Tant qu’une grande puissance – les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Allemagne, etc. – adopte la technocratie, cela dĂ©clenche un mĂ©canisme de rĂ©troaction qui rend presque impossible pour toute autre nation de faire un choix civilisĂ©. Aujourd’hui, la Russie craint clairement que le rejet de l’approche technologique ne fasse d’elle une proie facile pour les prĂ©dateurs extĂ©rieurs, et son alliance croissante avec la Chine n’est guĂšre propice Ă  l’abandon de la technocratie. Et pourtant, de toutes les grandes puissances, seule la Russie a les moyens historiques de s’engager rĂ©solument dans une autre direction. Il fut un temps, qui semble s’ĂȘtre achevĂ© au milieu de l’administration Trump, oĂč les conseillers du Kremlin conseillaient d’embrasser la tradition russe, influencĂ©e par le christianisme byzantin, d’une rationalitĂ© fondĂ©e sur la mĂ©taphysique. Ils ont fait valoir qu’un tel traditionalisme constituerait un exemple attrayant, tant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur de la Russie, et qu’il aurait l’avantage supplĂ©mentaire de relier la politique russe Ă  quelque chose que de nombreux Russes ordinaires pourraient respecter et pour lequel ils Ă©prouveraient de l’affection. Le problĂšme de la conciliation de la politique – en particulier d’une politique qui embrasse la vĂ©ritĂ© – et de la nĂ©cessitĂ© pour un public de ressentir une affection authentique pour son pays et son passĂ©, est apparu au grand jour dans de nombreux pays ; aux États-Unis, il est au cƓur mĂȘme d’une crise nationale. En attendant, le rĂ©sultat de ces efforts des conseillers du Kremlin reste, au mieux, assez ambigu. Les politiciens sont des pragmatiques. Ce qui n’apporte pas de rĂ©sultats est gĂ©nĂ©ralement rejetĂ©, et les ouvertures vers le monde extĂ©rieur fondĂ©es sur la tradition » n’ont rien apportĂ© Ă  la Russie. Est-il possible de terminer sur une note d’espoir ? Je ne peux pas parler pour la Chine. D’ailleurs, je ne peux pas non plus parler pour l’Angleterre, l’Allemagne ou la France. Quoi qu’il en soit, ce que j’ai vu de la Russie d’aujourd’hui suffit Ă  entretenir l’espoir que, si les États-Unis ou toute autre grande puissance amorçait de maniĂšre inattendue une rupture avec le projet technocratique, pour embrasser au contraire la tradition de la rationalitĂ© qui considĂšre la vĂ©ritĂ© comme sacrĂ©e, il y a de bonnes chances, dĂšs aujourd’hui, qu’elle soit accueillie par la rĂ©ciprocitĂ© de la Russie et, le cas Ă©chĂ©ant, par le pardon. Nous devons, bien sĂ»r, mettre de cĂŽtĂ© les notions romantiques sur les Russes. Certains sont matĂ©rialistes. Certains sont des technocrates. Certains sont des tricheurs. Comme tout autre peuple, les Russes ont beaucoup de dĂ©fauts. Pourtant, il reste en Russie un contingent non nĂ©gligeable de personnes qui n’ont pas encore oubliĂ© leur tradition millĂ©naire et qui murmurent parfois, avec Ă©motion, la phrase Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons Ă  ceux qui nous ont offensĂ©s ». Ces personnes, que l’on appelle des chrĂ©tiens, ont encore au moins une base solide sur laquelle s’appuyer en Russie. Pouvons-nous en dire autant en Occident ? Paul R. Grenier est le prĂ©sident et fondateur de Centre Simone Weil pour la philosophie politique Traduit par Wayan, relu par HervĂ©, pour le Saker Francophone . 391 257 493 172 281 82 192 74

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